Ne changez pas les réglages de votre écran: tout est normal.
Il ne se passe absolument rien d'anormal.
POISSON D'AVRIL!
Ne changez pas les réglages de votre écran: tout est normal.
Il ne se passe absolument rien d'anormal.
POISSON D'AVRIL!
C'est le printemps!
Ou, comme disent joliment les Chats, les fleurs sont de retour.
Vous le saviez?
Bon, je ne vous apprends rien alors.
Désolé, je cherche partout de bonnes nouvelles à vous annoncer et en ce moment elles sont un peu perdues parmi la foule des mauvaises.
J'en ai trouvé une pas forcément mauvaise, peut-être même bonne, il faudra voir: le roman de Boulgakov, Le Maître et Marguerite, a été adapté à l'écran; pour quel(s) écran(s)? Il n'est pas encore distribué chez nous, et avec les adaptations de livres réputés inadaptables, on ne sait jamais à quoi s'attendre, on a parfois de bonnes surprises. Par exemple, il y a quelques années, la BBC avait adapté les Carnets d'un jeune médecin, aussi de Boulgakov, en une série télé pas mauvaise du tout, et le réalisateur de ce nouveau film, Michael Lockshin, semble s'être donné du mal; voilà ce qu'il en dit:
S'il n'y avait pas eu la guerre, je pense que j'aurais eu l'occasion de sortir le film dans mon montage. Il aurait été légèrement plus long - peut-être 12 ou 15 minutes. Bien que j'aie réussi à empêcher qu'on fasse certaines coupes, les producteurs ont insisté pour que le film dure deux heures et trente minutes. Ils avaient ce chiffre en tête. [...] Nous avons probablement obtenu 90 à 95 % du film que nous souhaitions. Mais je reconnais qu'avec ces 5 à 10 % restant, le film aurait pu être meilleur. C'est un miracle que le film soit sorti. Et le deuxième miracle est que les éléments politiques n'ont pas été coupés, la clef du drame du personnage principal a été préservée.
Alors, attendons-nous à l'inattendu (ça commence à devenir une habitude).
Je manquerais à mes devoirs si je ne vous signalais pas Les Oniriques, les 22 et 23 Mars à Meyzieu (à côté de Lyon).
Rendez vous compte: parmi une flopée d'invités prestigieux (je ne peux pas les citer tous mais ils gagnent tous à être connus) il y aura Fabien Vehlmann (qu'on ne présente plus) et... Patrick K. Dewdney! Oui, le grand Patrick Dewdney, l'auteur du Cycle de Syffe (dont il faudra absolument que je vous parle un jour... tiens, il me semble que j'ai déjà employé cette formule à propos de plusieurs livres...).
MEDIATHEQUE MUNICIPALE DE MEYZIEU,
27 Rue Louis Saulnier 69883 Meyzieu
Tél. : 04 37 44 30 70
C'est vrai, je n'ai pas - à cause d'un emploi du temps chargé - dit au revoir à Février comme il l'aurait fallu. J'aurais dû m'inspirer de l'exemple de Geneviève Page, qui savait, elle, télégraphier en morse d'inoubliables "Auf Wiedersehen".
Geneviève Page
1927-2025
Juste un petit appendice au billet précédent: vous avez peut-être manqué l'hommage rendu à Edward Gorey par Custom House Leith, à Edimbourg; on ne peut pas être partout à la fois. Le Mois Edward Gorey a laissé la place au mois consacré à Mars, dieu de la guerre (qu'est-ce qui pourrait tourner mal?) mais si vous trouvez le temps de faire un tour par le Texas (auquel cas, assurez-vous auparavant d'être bien immunisé contre la rougeole!) la Texas A&M University à Houston (TX) a tiré de son grand chapeau une exposition Edward Gorey (Ubiquitous Edward Gorey: the Centenary Celebration) qui, elle, dure jusqu'en Septembre!
Blimey! Comment ai-je pu oublier que nous sommes en plein Mois Edward Gorey, et que le 21 c'était son centième anniversaire!
Imaginez ma confusion quand j'ai lu sur le blog de Chris Kearin:
As it happens, I can pinpoint my first encounter with Gorey's work quite exactly.
Oh, mais moi aussi: je m'en souviens comme si c'était hier, un beau jour (ou peut-être une nuit) un ami a voulu me faire partager son enthousiasme pour un disque (vinyl bien sûr: c'était en 1977!) qu'il venait d'acquérir. En grosses lettres blanches, sur la pochette noire: Michael Mantler.
...
and thus it was
that Millicent Frastley
was sacrificed to the
Insect God!
© Edward Gorey, Michael Mantler, et al.
Exercice d'hypothésologie: dans les jours/semaines qui viennent un président sera de nouveau la cible d'un attentat, cette fois mieux préparé que les précédents. Des hypothèses contradictoires seront formulées (plus précisément: vociférées). Des précédents historiques seront évoqués. S'ensuivra un enchaînement d'événements chaotiques.
Choses que j'ai vues en rêve, mais jamais vues auparavant - ni revues par après - dans la vie de tous les jours:
Le titre d'un livre: La fin de l'additivité (je ne l'ai pas lu ni même feuilleté, je me demande encore ce que c'est que l'additivité?).
Le titre d'un autre livre: Vous êtes des rois curieux (je n'ai pas eu l'occasion de noter le nom de l'auteur).
Et voilà que j'apprends que Cedric Ferrand avait écrit, il y a déjà bien des années, un roman pour enfants: L'autre côté de la nuit. Dommage qu'il soit épuisé (ne le cherchez pas: il n'est pas moins épuisé de ce côté-ci du rêve).
Il m'arrive aussi en rêve de feuilleter des magazines: dans une revue aux pages jaunies, à la typographie typique de la presse d'avant-guerre (pas cette guerre-là, l'autre, non, une autre encore avant) je vois un petit pavé de réclame pour un article quelque peu mystérieux: Le Pistolet Possible - titre en grosses lettres Art Déco, texte explicatif imprimé trop petit pour que je puisse le lire. Je suis perplexe: s'agit-il d'une nouveauté du genre que, dans les revues pour gamins, on était invité à payer en envoyant des timbres: les Lunettes à Rayons X ou le Stylo à Encre Sympathique (si un stylo peut être Sympathique, pourquoi un pistolet ne serait-il pas Possible?)... à moins que ce ne soit le titre d'un roman de Mystère... de Merveilleux Scientifique, peut-être? Des détectives à la poursuite d'une invention aux propriétés étonnantes?
Mais, cette fois comme les autres, je n'ai pas le temps de pousser plus avant mes investigations: la bibliothèque des rêves ferme de bonne heure.
Ajouté le 25/02/25:
Encore une synchronicité, cette fois avec Nikolavitch (lui, il a pu se procurer les lunettes pour voir l'invisible en relief, le veinard!).
Allons donc, qu'est-ce que j'ai failli écrire? Je dois être très fatigué. "Pour en finir provisoirement avec l'actualité récente concernant Harlan Ellison", voilà le titre que j'aurais dû donner à ce billet (si je n'avais pas été si fatigué).
Le numéro 117 de Bifrost est consacré à Harlan Ellison, voilà ce qu'il y a de récent dans l'actualité. Un épais dossier comprenant une longue biographie par Laurent Queyssi, une bibliographie aussi complète que possible (ça n'a pas dû être facile: il semé des articles, des préfaces, des critiques et des micro-nouvelles un peu partout!) et un "guide de lecture en terres ellisoniennes". Ce qu'il vous faut pour combler les trous qu'il pourrait éventuellement y avoir dans votre culture ellisonienne - ou harlanique, si vous préférez. Et si votre culture n'a pas de trou, allez directement à la nouvelle, jusqu'ici introuvable en français.
Encore un cas de synchronicité: un des derniers billets de l'ami Coulthart (Biblioklept) semble vouloir faire écho à un de ceux de l'amie Fresca (Noodletoon):
Part of an ostensible review of the sitcom Happy Days; from Ellison’s column published on 3 July 1970 and reprinted in The Other Glass Teat:
One begins to realize that our national middle-class hunger to return to two decades of Depression, world war, Prohibition, Racism Unadmitted, Covert Fascination with Sex, Deadly Innocence, Isolationism, Provincialism, and Deprivation Remembered as Good Old Days has become a cultural sickness.
The past has always been a rich source for fun and profit. Nostalgia is a good thing. It keeps us from forgetting our roots. Readers of this column know I trip down Memory Lane myself frequently. But it is clearly evident that when an entire nation refuses to accept the responsibilities of its own future, when it seeks release in a morbid fascination with its past, and when it elevates the dusty dead days of the past to a pinnacle position of Olympian grandeur … we are in serious trouble.
Harlan Ellison critique de télévision! Ça vous surprend sans doute, mais vous saviez déjà qu'il ne pouvait pas s'arrêter d'écrire, sur tout ce qui lui passait par la tête. Il est hautement improbable que ces recueils de critiques soient jamais traduits en français (ça donnerait Le Téton de Verre? hum... ou peut-être Le Biberon Cathodique? on comprendrait mieux); alors jetez un coup d'œil aux 4 de couv' pour avoir une idée du contenu. Oui, je sais, je vous ai promis de vous parler bientôt sérieusement d'Ellison, un peu de patience, ça viendra!
Quant à la corrélation entre le billet de Biblioklept et celui de Noodletoon, elle sera peut-être difficile à saisir pour les lecteurs français, puisque l'émission dont Fresca parle (the Prairie Home Companion) et son host Garrison Keillor, l'un et l'autre longtemps très populaires aux USA, sont totalement inconnus chez nous (tant pis! ou tant mieux?)... si après l'avoir lu vous revenez au premier paragraphe d'Ellison, ça vous aidera à faire le lien (Happy Days, ça, au moins, vous connaissez!).
Dépités par l'annonce faite l'an dernier par Ubuweb du "gel" du catalogue du site (Il y a un an, nous décidions d'arrêter Ubuweb. Pas de "l'arrêter" à proprement parler, ni de le fermer: de considérer qu'au bout de trente ans, le travail était terminé, qu'on avait archivé tout ce qui devait l'être...) et, désespérant d'y trouver des nouveautés, vous aviez un peu négligé de lui rendre visite ces derniers temps?
Vous devriez aller lire cette mise à jour!
A year ago, we decided to shutter UbuWeb. Not really shutter it, per se, but instead to consider it complete. After nearly 30 years, it felt right. But now, with the political changes in America and elsewhere around the world, we have decided to restart our archiving and regrow Ubu. In a moment when our collective memory is being systematically eradicated, archiving reemerges as a strong form of resistance, a way of preserving crucial, subversive, and marginalized forms of expression. We encourage you to do the same. All rivers lead to the same ocean: find your form of resistance, no matter how small, and go hard. It's now or never. Together we can prevent the annihilation of the memory of the world.
Vous pouviez toujours explorer le catalogue d'UbuWeb (vous en connaissez déjà une bonne partie, sûrement?), désormais vous pourrez de nouveau y faire des trouvailles inattendues, dans tous les domaines: images fixes ou pas, fictions et documentaires, arts graphiques et trucs pas faciles à classer...
Il y a quinze jours, l'ami Li-An proposait, dans ce commentaire: "Il faudrait penser à célébrer les naissances, du coup." C'est pas évident, de repérer la naissance des gens qui changeront le monde dans trente ans.
Mais une re-naissance, c'est une sorte de naissance, alors ça compte, non? C'est un début, n'est-ce pas, Li-An?
La période pendant laquelle il convenait que nous nous souhaitions les uns aux autres une bonne année 2025 se termine, mais celle où l'on peut souhaiter à qui nous plaît une bonne année du Serpent (de bois) commence. Allons voir sur Spoon & Tamago ce que les designers d'Asie ont dessiné pour l'occasion (merci John Coulthart pour le lien!)...
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Minami |
La compétition pour le titre de Mois le plus Triste de l'Année est-elle ouverte, pour que Janvier se démène ainsi à nous priver de ce qui va nous manquer? Cette fois c'est Marianne Faithfull.
Elle était fatiguée. Quand je l'avais vue sur scène pour la dernière fois lors de sa tournée européenne de 2011, elle l'était déjà, mais elle chantait quand même. Maintenant elle ne chantait plus, mais on était contents de pouvoir l'imaginer tranquille auprès d'un bon feu. Qu'adviendra-t-il du feu?
Marianne Faithfull 1946 - éternité
Il est affamé, ce mois de Janvier.
À cause de lui nous n'avons plus de Gabriel Yacoub (de Malicorne) pour nous faire danser au son de l'épinette, de Jules Feiffer (de Mad, du NewYorker et d'un peu partout) pour nous faire rire de choses qui pourraient nous donner envie de pleurer, et de Bertrand Blier (du cinéma et de papa) pour nous tendre des mouchoirs (au cas où les deux autres n'auraient pas réussi à nous égayer).
Jean-François Kahn - ultime pirouette - a créé une dernière fois l'événement, en mourant un jeudi. Et ça ne suffisait pas à Janvier: Henri-Fréderic Blanc, le plus Marseillais de mes écrivains préférés, m'a fendu le cœur. Henri, j'ai le cœur fendu par toi. Alors, alors nous jouons plus alors? Ne crois pas t'en tirer comme ça, je parlerai encore de tes livres. Pourquoi pas du Discours de réception du Diable à l'Académie Française? Un peu de publicité pour tes talents de ghost writer, ça ne peut pas faire de mal à ta carrière posthume - parce que même devenu ghost pour de bon, je n'arrive pas à t'imaginer posant ta plume.
Gabriel Yacoub 1952-2025
Jules Feiffer 1929–2025
Bertrand Blier 1939-2025
Jean-François Kahn 1938-2025
Henri-Fréderic Blanc 1954-2025
Au cas où le titre de ce billet vous laisserait perplexe: il emprunte à celui d'un recueil de Feiffer: A Barrel of Laughs, a Vale of Tears (1996)
Que l'actualité est sombre, ou pour le moins morose. Si nous sombrions dans la morosité, nous risquerions de négliger nos bonnes résolutions du premier de l'an. Essayons de grappiller ici et là quelques bonnes nouvelles. Ah, en voilà une: Le livre d'un été, de Tove Jansson (l'amie des trolls petits et grands et des My petite et grande), a été adapté au cinéma par Charlie McDowell. Tourné en Finlande, naturellement, il n'est pour le moment encore programmé que dans les salles finlandaises; mais (soyons positifs!) tôt ou tard, on pourra le voir chez nous, non? Glenn Close y joue le rôle de la grand'mère, ça ne nous rajeunit pas (et quand on pense que Moumine le petit troll a fêté ses soixante-dix-sept ans ça ne nous rajeunit pas non plus). Pour vous faire patienter, il faudra que je vous parle de ce livre (Sommarboken, 1972) et de L'Art de voyager léger, et des autres livres de Tove Jansson (plusieurs des aventures des Moumines ont eu droit à une nouvelle édition en français ces dernières années!), ils le méritent bien.
Qu'un rideau rouge se referme sur la Californie, nous empêchant de retourner sur nos pas vers Mulholland Drive, on ne le savait pas mais c'était un avertissement.
Et puis c'est arrivé: le prince Écran Noir, qui, une heure après avoir appris la nouvelle, s'avouait "encore sonné", puis Edwin Turner et un peu plus tard John Coulthart disaient la même chose, it is happening again ; un peu sonné moi aussi, j'ai vérifié un peu partout - sa page Wikipedia, sous l'avertissement habituel de "ne pas parler de lui au passé", m'a appris que son style "est parfois qualifié de lynchien" (merci Wikipedia) - et partout on le confirmait: David Lynch a pris le même chemin qu'Angelo Badalamenti, Julee Cruise, Catherine Coulson... sans doute ont-ils rendez-vous quelque part, mais personne n'a su me dire où.
David Lynch 1946 – 2025
Même les Grands Méchants les plus respectueux du cahier des charges des Grands Méchants, les Croquemitaines aux grimaces les plus hideuses, les Tranchemontagnes aux postures les plus provocantes, les batteurs d'estrade aux gesticulations les plus outrées... ont une date limite de consommation, après laquelle la motivation qu'on pouvait avoir pour les détester tombe à presque rien.
Margaret Thatcher a eu la chance de partir alors que le souvenir de ses vilenies était encore tout frais dans les mémoires, et son départ a été salué par des rondes et des farandoles dans les rues, aux cris de "Elle est morte la sorcière! La méchante sorcière est morte!"...
Mais la mort de celui auquel je pense, sa date de fraîcheur périmée depuis longtemps... les libations versées place de la République étaient à peine chambrées, je dois avouer que je m'en suis désintéressé, et j'ai l'impression que je ne suis pas le seul. Pas vous?
Celui qui nous manquera vraiment, à nous habitants du monde flottant, c'est Michetz.
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Choses qui flottent, dessinées par Michetz |
Qui accompagnera désormais les errances des rônins? Qui fixera sur le papier le profil des geishas? Vidons nos coupes de saké en son honneur.
Marc Michetz, 1951-2025
Illustration © Michetz
J'espère que vous avez passé une bonne année 2024.
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