jeudi 24 mars 2022

Intéressant? Sûr!

 Yves Frémion - qu'on n'a plus besoin de présenter*, n'est-ce pas? -  nous avait déjà donné en 1989  Images interdites, (avec Bernard Joubert) aux éditions Alternatives; il vient de faire paraître la suite: Images interdites, la censure au 21ème siècle, toujours aux éditions Alternatives

Qu'est-ce? "Le premier panorama international de la censure des images de ces vingt dernières années".

Car "l’image – dessin de presse, illustration, BD, cinéma, TV, photo, peinture, graphisme... – est plus que jamais la cible des rages totalitaires dans le monde entier. Aucun pays, du plus démocratique au plus autoritaire, n’est épargné par le phénomène", précise la présentation de l'éditeur. C'était urgent, l'Histoire accélère. 


Avec la participation exceptionnelle

(et gracieuse) de Vladimir Poutine.

Dans toutes les bonnes librairies. Ou alors, si vous avez l'occasion de passer par le 66 rue Julien Lacroix (Paris 20°) le jeudi 31 mars 2022 entre 18 et 22 heures (ou, qui sait? un peu plus tard s'il n'y a pas de couvre-feu), peut-être pourrez-vous rencontrer l'auteur en personne, à moins qu'il ne se fasse représenter par un de ses nombreux à liasses.

*Mais si, mais si, vous le connaissez certainement sous son nom de plume de Théophraste Épistolier, ou peut-être sous d'autres noms: Art(h)ur Conan Doc, Baptiste Monoquini, Bethsabée Mouchot, Hassen Céheffe, Yvan E. Frémov, Jean-Edern Hyerestation-du-RER, Laurent Tharbes, Les Frères L. et D. Corson de Rojayhart, Max de Blé, Noël Hobalcon et Paco Tison, Yves Frémion de la Fermay, Yves Mousse, sans oublier le pseudonyme collectif Colonel Durruti qu'il partage avec Emmanuel Jouanne.

Image © Alternatives

Une précision après coup: le vigilant Théophraste Épistolier me fait remarquer que la fiche Wikipédia de Frémion est bourrée d'erreurs (jusqu'à la gueule): on y mentionne en particulier un "Images interdites, tome 2" qui serait paru en 2021: ne le cherchez pas, il n'existe pas! C'est sans doute une mauvaise interprétation d'un texte annonçant l'an dernier le livre dont il est question aujourd'hui, "Images interdites, la censure au 21ème siècle" qui n'a rejoint les rayons des librairies que le 10 mars 2022.


samedi 12 mars 2022

Burn the land, boil the sea, you can't take the sky from me

 L'ami Imaginos a beau être toujours sur la brèche, lui-même doit reconnaitre:

"J’ai beaucoup de retard dans ma présentation de l’actualité musicale ici-même, mais là ça n’est même plus du retard : j’ai découvert tout à l’heure seulement que le bluesman Sonny Rhodes, l’interprète de The Ballad of Serenity, était mort le 14 décembre à l’âge de 81 ans".

Et moi  ce n'est qu'encore plus tard, en lisant le billet d'Imaginos que je l'ai appris. Encore une raison d'avoir le blues, comme si on en manquait.





vendredi 11 mars 2022

L'Ombre du Z

 

Zorglub, candidat de très longue date (et, pour l'instant, malheureux) au poste de Maître du Monde, a signalé à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle de nombreuses infractions aux lois sur le copyright et au droit des marques, à la suite de différentes tentatives d'appropriation, constatées dans plusieurs pays, du Z (marque qu'il a déposée dès 1960 au Bureau de la propriété intellectuelle de Belgique, et en 1961 en France à l'Institut de la propriété intellectuelle) et il a annoncé qu'il entendait poursuivre les auteurs de ces infractions, non seulement devant les instances internationales mais aussi devant la justice de tous les différents pays concernés (certains, à la différence de la Belgique, n'ayant pas ratifié l'accord international Anti-Counterfeiting Trade Agreement), considérant que ces tentatives contreviennent à la fois à la Convention de Paris, à l'Arrangement de Madrid, au Traité de Beijing et à la Convention de Berne.

On ne peut que se réjouir de voir un éventuel futur Maître du Monde donner un tel témoignage de confiance aux institutions judiciaires, tant locales qu'internationales. Puisse cet exemple causer une saine émulation parmi les autres candidats à ce titre convoité!


vendredi 4 mars 2022

Monsieur le président, je vous fais une lettre


 Pour parler, dans Les Inrocks, de la lettre ouverte du PEN International à propos de l'attaque menée par la Russie contre l'Ukraine, Nelly Kapriélian ne va pas avec le dos de la cuillère à sarcasmes: "les Salman Rushdie ou Jonathan Franzen de rigueur", "il y avait sans doute plus fin et plus fort à écrire"...  (je la soupçonne tout de même, cette brave Nelly qui a un avis sur tout, d'être un peu vexée de n'avoir pas été consultée sur la rédaction de ce texte). Le plus intéressant se trouve dans la conclusion de son papier:

"On peut aussi se dire que s’ils ne l’avaient pas fait, on le leur reprocherait peut-être. Je me demande ce qu’en pense Anetta Antonenko (l'éditrice, entre autres, de Clarice Lispector, Borges, Bataille), dont l’écrivain américain Benjamin Moser a fait le bouleversant portrait dans The Nation – texte qu’il a voulu voir publié en traduction dans Les Inrockuptibles et que vous trouverez plus bas. Depuis son appartement à Kiev, avec ses chats, à attendre le pire, peut-être que cela l’aidera, lui remontera le moral, lui apportera de la force, de savoir que les écrivains internationaux ont signé un texte ou postent sur les réseaux sociaux. Dans l’article de Moser, elle dit qu’elle a une arme et qu’elle sait s’en servir. "


Quant aux présidents, de toutes façons, ils ne lisent les lettres que s'ils en ont le temps.


mardi 1 mars 2022

Her face, at first just ghostly, turned a whiter shade of pale

 De mauvaises nouvelles, et encore de mauvaises nouvelles: 2020 avait mal commencé, 2021 encore plus mal, 2022 fait des efforts pour rattraper ses grandes sœurs.

Les gens qui pensaient qu'on pourrait, pour quelque temps encore, quand on parlerait de l'Ukraine, faire l'économie du terme "crimes de guerre" doivent être bien déçus, les pauvres. Mais ce qui peut les réconforter, c'est la pensée qu'après tout, être accusé de crimes de guerre, ce n'est pas si terrible que ça. Des crimes de guerre, il y en a eu aussi - récemment, moins récemment et, qui sait? il y en a peut-être encore - au Yémen, en Irak, au Liban, en Syrie, au Soudan (je me demande si je n'en oublie pas) et on n'en fait pas toute une histoire. Certains souhaiteraient que les crimes de guerre soient imprescriptibles, comme le sont déjà leurs copains les crimes contre l'humanité: mais que se passe-t-il si on les oublie, si on se met à penser à autre chose? Il y a tant de choses auxquelles il faut penser.

Pas de démenti, pas de controverse, pas de rétropédalage de ministre ni de surenchère de directeur de la communication au sujet de la mort du professeur Montagnier (vibrionnant tarabusteur de virus), de Mark Lanegan de Queens of the Stone Age, de Gary Brooker de Procol Harum, de Jacques Abeille et d'Angélica Gorodischer: ils vont rester morts et on n'y pourra rien. Oui, Angélica Gorodischer aussi (comme Abeille, je l'ai su avec retard), il faudra qu'on en reparle, elle avait des choses intéressantes à dire, entre autres sur les empires et sur l'hubris de leurs dirigeants. 

Fichu mois de Février.