mardi 30 juillet 2019

On a volé le marteau de Thor: Neil Gaiman, La Mythologie Viking


Kvasir était le plus sage des dieux: seul il possédait à la fois les qualités des Ases et des Vanes (qualités de tête et qualités de cœur, qui ne sont pas souvent réunies chez les êtres vivants - fussent-ils immortels - en proportions harmonieuses).
Il y a bien longtemps (on était encore tout près du commencement des temps, aussi est-il probable que vous ne vous en souveniez pas) il parcourait le monde et à chaque question qu'on lui posait, il donnait toujours (il était le seul être assez sage ou assez fou pour faire ça) une réponse entièrement véridique: ce qui n'eut pas, pour lui, que des conséquences heureuses, comme vous l'apprendrez en lisant ce livre de Neil Gaiman.
Kvasir mourut (à l'aube des temps, donc) et se réincarna (vers la fin des temps seulement: ce qui explique sans doute que pendant la majeure partie de leur histoire, tant les Ases que les Vanes, privés de ses conseils avisés, prirent des décisions souvent contestables). Voulez-vous un exemple de sa sagesse? En observant des traces sur le sol près d'un foyer éteint, et en rapprochant ces observations d'autres indices (comme la présence à proximité d'outils ordinaires destinés aux usages les plus triviaux) il était capable d'en déduire non seulement la forme de l'objet qu'on avait réduit en cendres, mais aussi sa fonction et les raisons pour lesquelles on l'avait d'abord fabriqué puis brûlé. Et tout ça sans se servir de la magie (dont Odin et Loki et tant de nains et de géants usèrent et abusèrent en tant d'occasions), mais simplement de la bouillie fertile qu'il avait dans sa tête, bouillie grise assez semblable à celle que nous avons dans nos têtes vous et moi (j'ai ouï conter d'un autre trompe-la-mort, connu sous certains climats comme "Sigerson" et sous d'autres sous le curieux nom de "Sherlock Holmes", qui aurait été capable d'exploits similaires: réincarnation, encore? Qui sait?).
Il faut dire qu'une des conséquences de la mort prématurée de Kvasir fut que le don de conter des histoires fut mis à la portée des habitants de tous les mondes (il y en a neuf) pour peu qu'ils boivent un peu de l'hydromel miraculeux de Suttung, dont, aujourd'hui encore, il doit bien rester quelques gouttes au fond du chaudron Odrerir, puisqu'il se trouve encore des conteurs pour en parler.
Mais Neil Gaiman nous en avertit: "C'est une longue histoire et elle n'est glorieuse pour personne".

Il est temps à présent pour moi de proférer, à l'exemple de Kvasir, une parole véridique (et tant pis pour les conséquences): j'ai ressenti une légère déception à la lecture de La Mythologie Viking, de Neil Gaiman.
Gaiman semble avoir, dans ce recueil assez court, mis un frein à l'inventivité narrative à laquelle il nous a habitués (enfants gâtés que nous sommes!).
Soyez prévenus, voici ce que vous ne trouverez pas dans La Mythologie Viking: aucune de ces délectables ellipses qui abondent dans les textes courts de Gaiman, qui poussent le lecteur à se demander "j'ai raté quelque chose?"; pas non plus de petite héroïne attachante et agaçante comme Coraline, pas de drôles de silhouettes bancroches (qu'on imaginerait bien croquées par Edward Gorey) comme celles qui entourent Nobody Owens,  pas de profusion de péripéties picaresques comme celles qui attendent les Anansi Boys, pas de moments de trouble et d'hésitation entre rêves, désirs et souvenirs comme dans L'Océan au bout du chemin, pas de promenade psychogéographique dans des lieux qui (pile ou face?) existent peut-être, ou peut-être pas, comme dans Neverwhere ou American Gods

C'est pourtant vrai qu'il est un peu court, ce manche.

Oh, des péripéties il y en a: elles sont racontées dans le style neutre et policé qu'on s'attend à trouver dans les livres destinés aux enfants sages. C'était peut-être dans le contrat proposé à Gaiman: ne pas causer d'embarras aux responsables des achats dans les écoles et les bibliothèques publiques? Je ne veux pas dire que les épisodes scabreux présents dans le matériau original auraient été laissés de côté: "les lecteurs les plus délicats devront fermer les yeux pour ne pas aborder certains paragraphes" nous prévient Gaiman (quelque peu facétieusement), comme se bouchaient les oreilles les auditeurs sensibles lorsque les scaldes les récitaient (les scaldes ne jugeaient pas au-dessous de leur dignité de parler de pipi et de caca quand la longueur des passages en style noble leur donnait envie de changer de registre).
Non, ce qui est normalisé, assagi, c'est la démarche narrative; Gaiman, cette fois, ne cherche pas à briller, il s'est fixé un objectif modeste auquel il s'est tenu tout du long: composer un ouvrage de vulgarisation, d'initiation à la mythologie, facilement accessible pour le public le plus large possible; cette intention didactique est partout visible, allégée de ci-de là par quelques touches d'humour. Et c'est peut-être à cela que tient la légère déception dont j'ai parlé tout à l'heure.
En revanche, ce dont le livre ne manque pas, c'est de personnages "plus grands que nature".


Est-ce qu'on ne pourrait pas aller plus vite? demanda Tyr.
- On peut essayer, répondit Thor, et il fouetta les boucs pour leur faire encore forcer l'allure.
Tyr regarde derrière eux. "Ils arrivent, annonça-t-il. Les géants arrivent".
Ils arrivaient, en effet, avec Hymir en arrière-garde pour les encourager: tous les géants de cette partie du monde, une monstrueuse foule à têtes multiples, les géants de la désolation, contrefaits et assassins. Une armée de géants, tous décidés à récupérer leur chaudron.
"Va plus vite!" lança Tyr.
C'est là que le bouc Dents-qui-Grincent trébucha et tomba, les jetant tous deux hors du chariot.
Thor se remit debout en titubant. Puis il jeta le chaudron au sol et éclata de rire.
"Qu'est-ce que tu trouves de drôle, interrogea Tyr. Ils sont des centaines."
Thor soupesa Mjollnir, son marteau. "Je n'ai pas attrapé et tué le serpent, dit-il. Pas cette fois-ci. Mais une centaine de géants, ça compense presque."

Vous voyez ce que je voulais dire tout à l'heure, en parlant du style? Ça ressemble plus à un découpage préparé pour un comic, ou un roman graphique, qu'à un vrai "roman de Neil Gaiman". Ça pourrait faire un bon, un excellent comic même, pas impossible que Gaiman y ait déjà pensé: il a plus d'un tour dans son sac, comme Loki (tiens, je me demande de qui il tient ce drôle de sourire en coin, Gaiman).

Après avoir donné quelques références bibliographiques (Edda en vers, Edda en prose, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave…) Gaiman s'explique, dans sa préface, au sujet de son parti-pris narratif minimaliste:
… la joie des mythes: le plaisir vient de les raconter soi-même - une chose que je vous encourage vivement à faire, vous qui lisez ceci. Lisez les histoires de ce livre, et puis faites-les vôtres, et par une soirée d'hiver noire et glacée ou une nuit d'été où le soleil refuse de se coucher, dites à vos amis ce qui est arrivé quand on a volé le marteau de Thor, ou comment Odin a procuré aux dieux l'hydromel de poésie…


Mon "inner ten-years-old" hausse les épaules devant les réticences du vétilleux vieillard qu'il lui semble (parfois) que je suis devenu: lui, il a dévoré La Mythologie Viking avec autant d'appétit qu'il dévorait, dans les années 60 d'un autre siècle, les Contes et Légendes de tous les pays, et il en redemande.
Les raisons ne manquent pas de lire La Mythologie Viking: si, par exemple, American Gods vous a laissé un peu perplexes, et si vous vous êtes demandé "Mais qu'est-ce que c'est que ce Voyageur, Mr Wednesday?" (soyez prévenu: l'original est encore plus retors que sa version américaine); si vous vous souvenez d'avoir lu - ou feuilleté - les Eddas il y a longtemps, et si vous avez envie de vous rafraîchir la mémoire… et surtout, si vous avez envie d'histoires ou encore, d'idées pour pimenter vos propres histoires.

Je vous garantis un banquet plantureux, 
des cornes de bière et ensuite de la lutte, 
de la course et des concours de force. 
Ils aiment bien s'amuser, à Utgard.

Neil Gaiman, La Mythologie Viking 
(Norse Mythology, 2017) 
traduit par Patrick Marcel, 

samedi 27 juillet 2019

Et les hommes découvriront que cela leur est d’un grand préjudice: Thorvald Steen, Le petit cheval


« D’abord, il arrivera un hiver qui s’appelle Fimbulvetr. 
Alors, des tourbillons de neige tomberont de toutes les aires du vent. 
Il y aura froid rude et vents mordants, 
et le soleil ne luira point. 
Il y aura trois hivers à la file, et pas d’été entre-temps. 
[…] 
Alors les frères s’entre-tueront par appât du lucre, 
et nul n’épargnera son père ou son fils 
en fait de meurtre ou d’inceste. 
[…] 
Puis arrivera quelque chose d’extrêmement remarquable : 
le loup avalera le soleil, et les hommes découvriront
que cela leur est d’un grand préjudice. » 

(Snorri Sturluson, Eddas en prose,
traduction de Régis Boyer)



Il est bien particulier, le style des sagas islandaises, au premier  rang desquelles on place celles qu’écrivit au 13° siècle Snorri Sturlusson. Vous vous en souvenez: avant d’entreprendre le fameux voyage qui lui valut d'entrer dans l'Histoire, le professeur Lidenbrock eut la joie de faire l’acquisition de l’exemplaire de la Heimskringla qui avait orné la bibliothèque du savant Arne Saknussem: cet ouvrage cher à tous les bibliophiles scandinaves n’était-il pas le véhicule idéal pour assurer la transmission, de siècle en siècle et de savant excentrique à savant excentrique, d’un message codé indiquant le chemin secret qui mène au centre de la terre, jusqu'à ce qu'il parvienne entre les mains d'un érudit tourmenté par les mêmes curiosités que Saknussem? Je suppose, du reste, que c'est la raison pour laquelle vous n'avez cessé, depuis, de chercher, chez les bouquinistes, tous les exemplaires de cet incunable sur lesquels vous avez pu mettre la main - au cas où Saknussem (on ne sait jamais) aurait fait une copie de son inestimable vade-mecum (il est toujours prudent de faire une copie de sauvegarde des documents importants), ou d'un autre document du même genre. Ce faisant, vous êtes, inévitablement, tombé sur l'une ou l'autre des versions (aujourd'hui encore les plus lues) de ces Eddas dans les quelles Snorri a compilé les légendes de ses ancêtres païens: car Snorri n'a pas écrit que  Heimskringla, et, en son temps, il était surtout connu comme poète.
Bref, j'ai toutes les raisons de supposer, chers lecteurs, que le nom de Snorri Sturluson vous est familier (Jules Verne écrit: Snorre Turlesson, c'était une des graphies en usage à son époque).
De la bibliographie de Snorri, vous avez donc une idée assez précise; mais de sa biographie?
Vous l'imaginez sans doute comme un rat de bibliothèque, s'usant les yeux à déchiffrer des runes gravées sur de l'écorce puis transposant sur parchemin, dans un élégant vieux norrois, ce qu'il en avait retiré.
Ce n'est pas aussi simple. 

Snorri Sturluson est le protagoniste du roman de Thorvald Steen, Le petit cheval.

Steen s'intéresse à l'étape finale de la vie de Snorri, une vie bien remplie, une fin compliquée.
Snorri Sturluson, fils de Sturla Þórðarson du puissant clan des Sturlungar, et de Guðný Böðvarsdóttir, était né à Hvammur en 1179, cadet d'une fratrie qui comprenait Þórðr Sturluson (l'aîné et l'héritier de la chefferie de Hvammur) et Sighvatr Sturluson. Pourvu par son père du domaine de Borg et du titre afférent, il ne fut pas long à faire prospérer sa fortune (le riche mariage arrangé par ses parents l'y aida), et à acquérir domaines et influence. En 1215, remarqué pour son éloquence, il fut choisi comme orateur devant l'Althing. Ce poste équivalant plus ou moins à celui d'un président de chambre (chez nous) ou d'un "Speaker" (chez les autres) le rendait, entre autres, responsable de l'ordre du jour des séances de cette assemblée coutumière, une des plus anciennes formes qu'ait pris le parlementarisme dans les sociétés européennes.
Et il lui permit d'exprimer des idées qui, à bien des ses contemporains, parurent radicales. L'isolement de la colonie scandinave d'Islande la rendait extrêmement vulnérable: à plusieurs reprises au cours des siècles précédents, des famines et des épidémies, des épisodes climatiques extrêmes l'avaient mise en danger d'extinction. Un grand projet habitait Snorri: obtenir pour l'Islande, en échange de son allégeance, la protection du roi de Norvège. Il fallait pour cela un vote de l'Althing. Et, chez les pairs de Snorri, l'enthousiasme pour ce projet était plus que relatif: faire entrer notre petit pays dans un ensemble géopolitique plus vaste? rendre plus faciles les échanges avec le continent? accueillir des immigrants? Voilà de belles paroles, mais si cela veut dire renoncer à nos traditions, à nos lois coutumières, à notre indépendance, non, rien de tout cela, jamais! Chaque camp était intimement convaincu que ses choix n'étaient guidés que par la sagesse, l'expérience, l'attachement à la justice et aux intérêts supérieurs du pays; ni le fait que Snorri avait reçu du roi de Norvège hospitalité fastueuse et présents somptueux, ni celui que parmi ses principaux contradicteurs se trouvaient des chefs de clan qui, lorsqu'ils voyaient des terres, vidées de leurs occupants par les épidémies, tomber en déshérence, ne trouvaient pas mauvais de se les approprier et appréciaient de pouvoir le faire sans en référer à aucune autorité supérieure, rien de tout cela n'avait, bien sûr, à être pris en considération. À ce débat houleux, une fin heureuse n'était donc pas garantie. Cela vous rappelle certains événements contemporains? Tiens, voilà une amusante coïncidence.




Sur la prairie où se réunissait l'Althing, les armes n'étaient pas admises, et l'on n'était supposé influencer le débat que par le brillant de la rhétorique qu'on y déployait (Snorri était maître en cet art); mais il n'était pas exceptionnel que des divergences d'opinion soient réglées ailleurs, sous un ciel pluvieux, à l'angle d'un mur de ferme, par un bon coup de lance dans le ventre.

Remercions Jorge-Luis Borges d'avoir extrait, d'une œuvre à l'attribution incertaine, mais bien représentative du mouvement littéraire auquel appartenait Snorri, cette citation:
"Voici un extrait du chapitre 45 de la saga de Grettir, dans une traduction littérale:
Quelques jours avant la nuit de la Saint-Jean, Thorbjorn alla à cheval à Bjarg, la tête coiffée d’un heaume, une épée à la ceinture et à la main une lance à lame très large. Il plut ce jour-là. Parmi les gens d’Atli, quelques-uns travaillaient à faucher le foin. D’autres étaient allés pêcher au Nord, à Hornstrandir. Atli était resté chez lui, avec peu de monde. Thorbjorn  arriva sur le midi. Seul, il chevaucha jusqu’à la porte.
[...]  
La femme rentra. Atli demanda qui était dehors. Elle répondit qu’elle n’avait vu personne et tandis qu’ils parlaient, Thorbjorn frappa de nouveau fortement. Atli dit alors: Quelqu’un me cherche et m’apporte un message qui doit être très urgent. Il ouvrit la port et regarda. Il n’y avait personne. La pluie était devenue violente, c’est pourquoi Atli ne sortit pas. Une main sur le montant de la porte, il regarda tout autour de lui. A cet instant Thorbjorn bondit et lui enfonça sa lance dans le milieu du corps. Atli en recevant le coup dit: On fait maintenant des lances aux lames si larges… Il tomba la face contre terre sur la seuil. Les femmes sortirent et le trouvèrent mort. Thorbjorn, de son cheval, cria qu’il était le meurtrier et s’en retourna chez lui."*

C'est comme exemple de la sèche efficacité narrative des sagas islandaises que Borges présente cet extrait. Il est également représentatif des mœurs de l'époque. Se plaçant dans la descendance littéraire de Snorri, Thorvald Steen se montre fidèle à cette simplicité d'écriture. A la lecture du Petit Cheval, on voit que Thorvald Steen a retenu les leçons de Snorri et n’est pas tombé dans les excès des scaldes: pas de kenningar, pas de nourriture du cygne rouge, de teinturier des dents du loup, pas de serpents de la lune des pirates.

Mais pas plus que de l'œuvre de Snorri, la dimension mythologique n'est absente de ce roman: le petit cheval du titre n'est pas qu'une monture.
Petit poney islandais, trapu et velu, le compagnon de Snorri est aussi celui qui donne une forme à son destin. Est-ce un une affirmation cryptée de l'ambition immense qui habite Snorri, et dont il sait qu'il ne doit pas trop l'afficher? Un vœu secret? Il a choisi pour son petit cheval le nom de Sleipnir - le nom du géant cheval du maître d'Asgard, dont la moindre foulée est d’une lieue, et dont chaque foulée supplémentaire couvre une lieue de plus que la précédente.

"… aucun de ses enfants, ni personne d’autre, ne voyait la grandeur de Sleipnir. Ils croyaient que le choix de ce nom n’avait été qu’une trouvaille amusante, le genre d’astuce à laquelle on peut s’attendre de la part d’un auteur de sagas, un homme qui fera dire à Nikolas Sigurdson, à l’instant où celui-ci est vaincu par les Birkebeinar: Mon bouclier me trahit."**

Les enfants de Snorri. Il en a semé un peu partout: son mariage de raison lui a donné un héritier, puis il a papillonné de Herdís en Gudrun, d'Oddny en Thuridur, et le voilà qui s'apprête à finir ses jours auprès de Hallveig  (un arrangement qui n'est pas que sentimental: c'est une veuve encore jeune et très riche). Avec les cinq de ses fils qui sont parvenus à l'âge adulte, il ne s'entend pas très bien: il n'a jamais été tendre avec eux, et même ceux qui lui restent loyaux n'adhèrent pas à toutes ses idées politiques, ce qui le conforte dans la conviction qu'ils n'ont pas hérité de son intelligence (dont il a, c'est là son moindre défaut, une assez haute idée).

Snorri n’est ni modeste, ni sentimental: il ne fait confiance qu’à lui-même et à son petit cheval Sleipnir. Et encore: si orgueilleux soit-il, il est assez lucide pour admettre qu’en plusieurs circonstances, il a eu tort de ne se fier qu’à son propre jugement, et que Sleipnir est en réalité le seul être à qui il a toujours eu raison de se fier.
Les événements qui sépareront Snorri de Sleipnir annonceront sa chute.

Si j'ai choisi de vous présenter longuement le héros (l'anti-héros?) du roman de Steen, j'ai aussi essayé de ne pas vous en révéler trop sur l'intrigue: il vaut mieux que vous la découvriez vous-même.
Le petit cheval, il fallait que vous en soyez avertis, c'est pas Le Seigneur des Anneaux, mais c'est un bon moment de lecture.
Une épopée sans Beowulf, un récit qui atteint, par les moyens les plus simples, à une grandeur tragique.


Thorvald Steen, Le petit cheval (Den lille hesten),
traduction d’Alain Gnaedig, Calmann-Lévy, 2005
ISBN-10: 270213629X
ISBN-13: 978-2702136294

*la citation de la Saga de Grettir et sa présentation 
sont empruntées à Jorge Luis Borges, Essai 
sur les littératures médiévales germaniques 
(Antiguas leteraturas germanicas)
Bourgois, 1981. 
**la citation suivante est extraite 
du Petit Cheval, de Thorvald Steen

Encore?


Vous avez chaud? Encore? 
Que pourrais-je bien faire pour vous… voyons… peut-être, comme les étés précédents, vous donner quelques conseils de lectures pour l'été… mais cette fois, des lectures qui vous emmèneraient vers des climats un peu plus frais? Par exemple, disons, pas trop loin du cercle polaire? 
Un peu de patience, je m'y emploie. 


Rendez-vous au prochain billet!

samedi 20 juillet 2019

Autres grains de poussière (dans les rayons d'autres soleils)


Alan Moore avait, il y a quelque temps déjà, annoncé son départ à la retraite; notre réaction à tous avait été "on dit ça, et puis..."
Et puis, nous avons appris qu'Anne Vanderlove, Johnny Clegg, Andrea Camilleri, avaient tout arrêté, pour de bon, et qu'il faudrait continuer sans eux.
Juste au moment où moi-même, en ce début juillet, je ne me sentais pas très bien. 
Mes fidèles jeunes lecteurs, tirez-en les conséquences: il y a des flambeaux à relever, des étendards à ne pas laisser traîner dans la poussière; le vingt-et-unième siècle n'aura pas moins que le vingtième besoin d'annes vanderloves et d'alans moores (et il est inutile, je pense, d'évoquer le cataclysme que serait pour le monde une interruption des livraisons de nice slices of tororoshiru).
Étonnez-nous! Pour le moins, vous aussi, livrez-nous les recettes de cuisine de vos commissaires préférés.