samedi 4 décembre 2010

De la littérature considérée comme un corps-à-corps avec de monstrueux vers de terre: MURAKAMI Haruki, 6


Quand la terre tremble, c’est à cause du Bonhomme Tremblement deTerre. C’est, au milieu de la nuit, ce que vient expliquer, à Junpei et à Sayoko (les protagonistes d’une des nouvelles du recueil Après le Tremblement de Terre), une petite fille nommée Sara: “Il est venu me réveiller et il m’a dit: ‘Va dire à ta maman que j’ai soulevé le couvercle de toutes les boîtes et que j’attends’. Il m’a dit de te dire ça et que tu comprendras.”

Cette information donne à Junpei matière à réflexion, d’autant qu’il a, à présent, du temps pour réfléchir, car la petite Sara est venue réclamer sa maman Sayoko juste au moment où Junpei et elle entreprenaient, dans la douceur de la nuit japonaise, de faire plus ample connaissance.


Chez Murakami, les histoires d’amour, si elles ne finissent pas nécessairement mal, ne sont jamais simples.


Et voici où le mènent les réflexions de Junpei (écrivain de son état):

“Maintenant, je vais écrire des nouvelles d’un autre genre, songea Junpei. Je raconterai par exemple l’histoire d’un homme qui attend que la nuit s’achève, en rêvant avec impatience du moment où le jour va se lever et où il va pouvoir prendre dans ses bras les êtres qu’il aime, dans la lumière claire de l’aube. Mais pour le moment, je dois rester ici et veiller sur ces deux femmes. Quel que soit celui qui veut leur faire du mal, je ne le laisserai pas les enfermer dans ces absurdes boîtes. Même si le ciel nous tombe dessus, même si la terre s’ouvre en deux dans un grondement. “


Je me demande si ça veut dire que Junpei va écrire le Passage de la Nuit.