mercredi 24 octobre 2018

L'intérieur est plus grand que l'extérieur


Je ne sais ce qu'il en est pour vous, mais moi en ce moment j'ai l'impression de ne recevoir que des nouvelles tristes.
Je viens d'apprendre avec un peu de retard la mort d'Elzbiéta.
Je chéris ses albums:
Flonflon et Musette est le plus connu, mais il y a aussi La pêche à la sirène, Le petit navigateur illustré... Je vous les recommande si vous aimez les grandes images qui, si on les regarde un moment, se mettent à dépasser du bord de la page et commencent à mouiller la table sur laquelle vous avez posé le livre. Et si vous n'êtes pas intimidés par les livres avec peu d'images et beaucoup de mots, je vous recommande aussi L'enfance de l'art et Le langage des contes, où elle parle très bien de son métier de conteuse en ayant l'air de parler d'autre chose, ou le contraire.

Elzbiéta
 L'Enfance de l'art, 
Éditions du Rouergue, 1997 ; 
rééditions 2005 et 2014 
ISBN 978-2-8126-0694-6
 Le Langage des contes, 
Éditions du Rouergue, 2014 
ISBN 978-2-8126-0686-1

lundi 1 octobre 2018

L'enquête morte


Il y a de cela seulement quelques lustres, il m'arrivait de me dire: "Nous qui aurons la chance de connaître le vingt-et-unième siècle, nous pourrons compter, grâce aux progrès de la science, accélérés par la conquête des étoiles, les laboratoires en orbite, le génie génétique augmenté par l'intelligence artificielle, tout ça, sur une espérance de vie de… voyons… cent cinquante? cent soixante ans?
Au moins.
À quelque chose près".

Récemment, cet optimisme raisonnable a commencé à se fissurer.



Et on dirait que ne suis pas le seul concerné. Après Harlan Ellison (il faudra qu'on en reparle), voilà Pétillon qui baisse les bras et renonce au ticket pour le vingt-deuxième siècle.
Pétillon avait sa méthode: contrairement à d'autres, plutôt que frapper comme un sourd, il préférait viser juste; je n'arrive pas à trouver d'exemple d'un dessin de lui où il aurait tapé à côté de sa cible.



Peut-être s'est-il dit que dans le brillant futur qui nous attend, on aurait de moins en moins besoin de gens pour enfoncer les clous, les clous ayant désormais tendance à s'enfoncer eux-mêmes. Je ne lui donne pas raison, pour une fois: droit devant nous, presque sous nos roues, il y a justement de gros clous qui dépassent, et continuer sans Pétillon - même en évitant aussi longtemps qu'on pourra la crevaison - ce ne sera pas aussi gai.

Dessins de Pétillon, évidemment.