jeudi 29 février 2024

Février s'en va sans insister

 Bon anniversaire, jeunes gens! (vous savez qui vous êtes*).


 Il y avait, potentiellement, beaucoup de sujets à traiter en ce mois de février (si vous vous demandez pourquoi je ne l'ai pas fait, voyez le billet précédent):une disparition, celle de Christopher Priest, une non-disparition: celle d'une guerre qui, pourtant, comme tout le monde, prend de l'âge à chaque anniversaire,  une autre disparition, celle de Brian M. Stableford... 
 Christopher Priest, c'est un monument dont la taille se mesure en kilomètres: il faudra sans doute (qu'en pensez-vous?) que je lui consacre un jour un gros billet. 
  Brian M. Stableford est mort samedi dernier. Il aurait eu 76 ans cet été, mais sa bibliographie comptait d'ores et déjà beaucoup plus de 76 titres.  J'ai le souvenir (vague à présent) d'avoir lu Les Royaumes de Tartare à sa parution chez OPTA en1981, tout récemment j'ai acquis Le Testament d'Erich Zann chez Les Moutons Électriques, et entre les deux... rien: vous voyez que je serais mal placé pour adopter la posture du spécialiste de son œuvre. Mais en jetant un coup d''œil sur sa bibliographie je n'ai pas seulement mesuré la profondeur de mon ignorance, j'ai aussi appris quelque chose qui m'a réjoui et m'a rempli de reconnaissance pour ce vieux monsieur que j'ai si mal connu: non seulement il a été encore plus prolifique comme traducteur que comme auteur, mais ce sont des auteurs français s'étant illustrés dans des genres auxquels je porte un intérêt tout particulier qu'il s'est attaché à faire découvrir à ses compatriotes! Et quels auteurs: des décadents: Jean Lorrain, Félicien Champsaur,  Catulle Mendès, Lucie Delarue-Mardrus, des symbolistes: Henri de Régnier, Judith Gautier, Marcel Schwob; des feuilletonistes: Paul Féval, Ponson du Terrail, Arnould Galopin, Gustave Le Rouge, Gaston Leroux; des précurseurs de la Weird Fiction: Restif de la Bretonne, Collin de Plancy, Jules Janin, Charles Nodier, Villiers de l'Isle-Adam, Gaston de Pawlowski, José Moselli;  et de la science fantasy, ce qu'on appelait à l'époque le merveilleux scientifique (vous vous souvenez de l'exposition à la Bibliothèque nationale en 2019?): Camille Flammarion, Robida,  Jules Lermina, Maurice Renard, Théo Varlet; des folichons et des saugrenus: Pétrus Borel, Alphonse Allais! Et encore: les contes de Madame d'Aulnoy et les poèmes de Renée Vivien! J'incite mes lecteurs anglophones à se pencher sur cette liste, je ne doute pas qu'ils y trouvent des choses qui leur plaisent.

Demain est un autre jour.

*Ayons une pensée émue pour ceux qui sont nés un 30 février et qui fêtent donc encore moins souvent leur anniversaire que ceux qui sont nés le 29.

mercredi 21 février 2024

Un moment d'émotion pour Nimona

 Certains des visiteurs parmi les plus fidèles de ce blog ont fait savoir à leur ami Tororo qu'ils s'inquiétaient pour sa santé (celle du blog); pourquoi ce long silence en un début d'année riche en événements? Rassurons-les: Tororo est, simplement, très pris par ses activités en dehors d'internet, et, que voulez-vous, tororoshiru.com ne s'écrit pas tout seul (une version assistée par une intelligence artificielle est actuellement en développement dans nos bureaux d'étude).


Cependant, une actualité particulièrement brûlante force l'humain derrière la machine à retourner à son clavier: si vous faites partie de ceux de mes lecteurs qui, convaincus par tout le bien que j'ai dit par le passé de la série Nimona, se désolaient de ne pouvoir, faute d'argent, accéder à son adaptation animée disponible jusqu'ici seulement sur Netflix (c'est que ça coûte des sous, ce machin), vous serez heureux d'apprendre que ledit Netflix vient de la mettre gratis pro deo* à la disposition du public, sur Youtube, dans une définition confortable et sans coupure de pub! Saluons cette initiative, peut-être pas complètement désintéressée (le film  a été sélectionné dans plusieurs compétitions, et ils ont pu penser que créer autour de lui un peu de buzz, ou de hype -
au fait, c'est quoi qui est mieux, le buzz ou la hype? vous le savez, vous? - ne pouvait pas lui faire de mal). En tous cas je suis content pour Indy Stevenson et tous les gens qui se sont décarcassés pendant sept ans pour que ce film existe.
Profitez-en, tant que ça dure!

 

 * "Rien n'est gratuit en ce monde, sauf la grâce de Dieu."
Charles Portis: True Grit