Blimey! Comment ai-je pu oublier que nous sommes en plein Mois Edward Gorey, et que le 21 c'était son centième anniversaire!
Imaginez ma confusion quand j'ai lu sur le blog de Chris Kearin:
As it happens, I can pinpoint my first encounter with Gorey's work quite exactly.
Oh, mais moi aussi: je l'en souviens comme si c'était hier, un beau jour (ou peut-être une nuit) un ami a voulu me faire partager son enthousiasme pour un disque (vinyl bien sût: c(était en 1977!) qu'il venait d'acquérir. En grosses lettres blanches, sur la pochette noire: Michael Mantler.
En un peu plus petit, d'autres noms: Robert Wyatt, Terje Rypdal, Carla Bley, Steve Swallow, Jack DeJohnette. Et ce qui était, apparemment, le titre de l'album: THE HAPLESS CHILD (and other inscrutable stories). Au revers de la pochette, des silhouettes dessinées à la plume et des banderoles effilochées qui suggéraient le contenu;
on en découvrait davantage quand on dépliait la pochette (comme si on ouvrait un livre sans pages, mais avec des images): des historiettes intitulées The Sinking Spell, The Object Lesson, The Insect God, The Doubtful Guest, The Remembered Visit, et, last but not least: The Hapless Child; toutes attribuées à un certain Edward Gorey. Toutes les personnes mentionnées m'étaient alors parfaitement inconnues. Que la stupeur ne vous fasse pas tomber en syncope; dans la suite des temps, leurs noms me sont peu à peu devenus aussi familiers qu'à vous, sagaces lecteurs (comprenez bien que j'étais alors jeune et mal dégrossi).
Les années passèrent, et je me suis procuré, un à un, tous les ouvrages d'Edward Gorey sur lesquels j'ai pu mettre la main (merci, Monsieur Jacques Noël, vous m'y avez bien aidé). Le disque? Après l'avoir rendu, à regret, à son possesseur, je l'ai acheté à mon tour, d'abord en vinyl, plus tard en CD; et aujourd'hui encore, si parfois vos errances nocturnes vous amenaient sous une certaine fenêtre où brille une lueur vacillante, vous pourriez entendre la voix rauque de Robert Wyatt déchirer les ténèbres:...
and thus it was
that Millicent Frastley
was sacrificed to the
Insect God!
© Edward Gorey, Michael Mantler, et al.
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