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vendredi 13 juin 2025

Vibrations, bad or good

 Peut-on encore parler d'un échange de bons procédés? Encore une nouvelle à la fois musicale et  triste; comme dit imaginos, "tout le monde sur internet " en a déjà parlé: Brian Wilson, l’un des fondateurs des Beach Boys, allait avoir 83 ans - depuis plusieurs années déjà, il n'était plus tout à fait, tout entier, parmi nous. Oui, le titre choisi est peu original, mais pour aborder ce sujet, chercher l'originalité à tout prix serait-il de bon goût? (d'autres ont choisi Love and Mercy, ce qui n'est pas non plus un mauvais choix).
Michael Leddy parle avec émotion des stades successifs par lesquels sa relation avec la musique des Beach Boys est passée au fil des années et des différents sentiments qu'elle lui a inspiré.

Puisse ce vendredi 13 vous réserver de bonnes surprises (on ne sait jamais avec le vendredi 13).


Brian Wilson 1942–2025

 

jeudi 15 mai 2025

Pont pont pont

 Le premier Mai je l'ai célébré comme nous en avons tous pris l'habitude: je n'ai rien fait.
Je n'ai pas fait la vaisselle.
Mais j'ai fait le pont, puisque pont il y avait.
Un second pont est arrivé sans que je l'aie vu venir.
Les jours suivants, j'ai fait la vaisselle qui, elle, avait trouvé le temps de s'accumuler dans l'évier. Ensuite il a bien fallu que je me repose, après toute cette dépense physique. Une association d'idées m'a ramené au recueil de nouvelles de Kipling, Les bâtisseurs de ponts, et l'activité du blogueur m'a paru - par comparaison - bien futile; mais peut-être devrais-je vous parler de Kipling, un de ces jours? Qu'en pensez-vous?
Puis j'ai réfléchi aux événements  d'actualité dont j'avais omis de vous parler dans les semaines précédentes: par exemple, la mort de Mario Vargas Llosa, survenue en Avril (Chris Kearin,  lui, en a parlé).
Après ça, Avril, le goinfre, a avalé le pape. Que compte-t-il laisser à manger aux autres mois? Les dernières baleines?

Mai est le mois des ponts. Si j'étais à la place du pont de Kerch, je ne serais pas tranquille.

mardi 11 février 2025

Sunday, Monday, Happy Days...

 Encore un cas de synchronicité: un des derniers billets de l'ami Coulthart (Biblioklept) semble vouloir faire écho à un de ceux de l'amie Fresca (Noodletoon):

Part of an ostensible review of the sitcom Happy Days; from Ellison’s column published on 3 July 1970 and reprinted in The Other Glass Teat:

    One begins to realize that our national middle-class hunger to return to two decades of Depression, world war, Prohibition, Racism Unadmitted, Covert Fascination with Sex, Deadly Innocence, Isolationism, Provincialism, and Deprivation Remembered as Good Old Days has become a cultural sickness.

    The past has always been a rich source for fun and profit. Nostalgia is a good thing. It keeps us from forgetting our roots. Readers of this column know I trip down Memory Lane myself frequently. But it is clearly evident that when an entire nation refuses to accept the responsibilities of its own future, when it seeks release in a morbid fascination with its past, and when it elevates the dusty dead days of the past to a pinnacle position of Olympian grandeur … we are in serious trouble.

Harlan Ellison critique de télévision! Ça vous surprend sans doute, mais vous saviez déjà qu'il ne pouvait pas s'arrêter d'écrire, sur tout ce qui lui passait par la tête. Il est hautement improbable que ces recueils de critiques soient jamais traduits en français (ça donnerait Le Téton de Verre? hum...  ou peut-être Le Biberon Cathodique? on comprendrait mieux); alors jetez un coup d'œil aux 4 de couv' pour avoir une idée du contenu. Oui, je sais, je vous ai promis de vous parler bientôt sérieusement d'Ellison, un peu de patience, ça viendra!

 Quant à la corrélation entre le billet de Biblioklept et celui de Noodletoon, elle sera peut-être difficile à saisir pour les lecteurs français, puisque l'émission dont Fresca parle (the  Prairie Home Companion) et  son host Garrison Keillor, l'un et l'autre longtemps très populaires aux USA, sont totalement inconnus chez nous (tant pis! ou tant mieux?)...  si après l'avoir lu vous revenez au premier paragraphe d'Ellison, ça vous aidera à faire le lien (Happy Days, ça, au moins, vous connaissez!).

mercredi 18 décembre 2024

Calendrier de Pas-en-Avance

 Oh la la, la saison où, sur les blogs sérieux, on suggère des listes de livres à déposer au pied du sapin est de retour!
Yossarian, par exemple, propose, images à l'appui, neuf titres que je n'ai pas eu l'occasion de lire ni même de feuilleter:
Tiny Tango, de Judith Moffett; Conque, de Perrine Tripier; Les champs de la Lune, de Catherine Dufour, OVNI 78, de la bande à Wu Ming; La maison des soleils, d'Alastair Reynolds; Pour mourir, le monde, de Yan Lespoux; Pays de fantômes, de Margaret Killjoy; Un détail mineur, d'Adania Shibli; Jour de ressac, de Maylis de Kerangal...
... et seulement deux que j'ai lus: La sonde et la taille de Laurent Mantese et Le voyage de Shuna de Hayao Miyazaki. Comme ces deux-là, je vous les aurais moi aussi signalés (j'en reparlerai, si, si!), et puisque Yossarian ne recommande pas n'importe quoi (en général), je fais un geste un peu vague dans la direction de son blog (il les tous chroniqués; cliquez sur les images!)


Tiens, puis qu'on parle de sapin, je m'avise que je ne vous ai pas encore parlé d'Eliza Shua Dusapin (ça aussi, j'aurais dû!) sa bibliographie est courte mais bonne, cherchez-la sur le net!

 

mardi 5 septembre 2023

Lunes qui vont par treize, années qui vont par vingt

 En cette semaine de rentrée où les journées (et les nuits) spéciales se sont bousculées: la nuit de la Super-Lune (celle qui revient once in a blue moon), le vingtième anniversaire du décès de J. R. R. Tolkien...  il n'y aurait rien de surprenant (avec toutes ces lentilles à astiquer, tous ces hymnes en qenya à mémoriser) à ce que  vous ne sachiez déjà plus où donner de la tête. Il s'ajoute pourtant aux deux précédents un événement qu'il est important de célébrer, même si les journaux en ont moins parlé: les vingt ans du blog de Michel Volkovitch! Michel Volkovitch  ne manque jamais de mettre à jour sa page au début de chaque mois, et je suis certain que, pour vous comme pour Tororo,  visiter son journal infime et son carnet du traducteur, c'est devenu au fil des années un petit rituel mensuel; ce mois-ci, il conviendra en outre de lever quelques coupes, de choquer quelques chopines (si vous lisez en bonne compagnie), ou de pousser quelques hourras pendant votre lecture, pour souhaiter à l'infatigable traducteur-éditeur-apiculteur* de continuer à rendre le web plus intéressant pendant encore de nombreuses années.

*il s'est spécialisé dans la récolte du miel d'ange: si vous croyez que c'est facile!...

jeudi 29 décembre 2022

Escapade

 Parmi les traditions de Noël, il en est une que j'apprécie particulièrement: celle qu'observe Biblioklept de republier à intervalles réguliers... 

... un certain dessin de Glen Baxter.


mardi 6 décembre 2022

Different sizes, different vigour of ticking (Sebastian Knight, 2bis)

 Michael Leddy me rappelle opportunément que l'an dernier, il avait déjà eu cette idée: poster sur son blog quelques impressions laissées par la lecture (dans le texte original) de La vraie vie de Sebastian Knight. Opportunément, car, je l'avoue à ma confusion, ça m'était complètement sorti de la tête; ou plutôt, ça avait dû, par quelque lent processus psychique, se transformer en une sorte d'injonction hypnotique (accompagnée d'amnésie post-hypnotique?): "Poste des billets sur Sebastian Knight! Poste des billets sur Sebastian Knight!" Justement, voici le texte anglais dont je ne connais que la traduction française citée dans ce billet: nous pouvons à présent juger (favorablement, aurais-je dit, jusqu'à ce que Michael me fasse remarquer, en commentaire, une inexplicable disparition) de la fidélité de la traduction d'Yvonne Davet. Merci Michael!

Vladimir Nabokov: The Real Life of Sebastian Knight,   New Directions Publishing, 1941

lundi 29 août 2022

Comment calculer la racine d'une citation


Gilbert Lascault, qui aime bien promener ses lecteurs (vous vous souvenez?) entrelarde de copieuses épigraphes — qu'il intitule "Contrepoints" — son recueil d'Écrits timides sur le visible (Le Félin, 2008). La plupart non moins instructives que savoureuses :

UN CHIFFRE
J'ai pris (disait G.H. Hardy à Ramanujan malade), pour venir, un taxi portant le numéro 1729; c'est là, me semble-t-il, un nombre bien peu intéressant.
— Pas du tout, répliqua Ramanujan après quelques instants de réflexion. C'est le plus petit nombre décomposable de deux façons différentes en une somme de deux cubes. 
(Raymond Queneau, Bords, Hermann, 1963, p.34)

Vous venez de lire une citation de Constantin Copronyme citant Gilbert Lascault citant Raymond Queneau citant Godfrey Harold Hardy citant Ramanujan.
Libre à vous de l'ajouter à votre collection de citations favorites; si vous êtes mathématicien, elle en fait probablement déjà partie, comme en témoigne ce récent article d'En attendant Nadeau.

mardi 19 juillet 2022

C'est quoi le féminin de challenge?

 Vert (de Nevertwhere) a proposé un(e?) challenge dont "le principe est simple: présenter soit dix ouvrages écrits par des autrices et appartenant aux littératures de l’imaginaire (SF, fantasy, fantastique) soit dix autrices de littératures de l’imaginaire qui sont pour vous incontournables, quelle qu’en soit la raison". Et le défi a déjà été relevé des dizaines de fois, bientôt une centaine: allez voir la liste ici.

On va dire que Mary Shelley est hors concours, parce que ce serait un peu comme si, dans une course de trottinettes électriques, on inscrivait une De Lorean gonflée au plutonium, non?

Dans la catégorie "Incontournables de tous les temps toutes catégories confondues", il y aurait évidemment Ursula K. Le Guin, Leigh Brackett, Catherine L. Moore: tout le monde (ou presque) est d'accord là dessus, moi le premier: ça m'en fait trois.

Dans la catégorie "Petites Nouvelles" (pas si petites ni forcément si nouvelles que ça, mais vous voyez ce que je veux dire) il y a plus de choix: souvent citées (mais moins souvent que les Grandes Anciennes, en raison de la concurrence), Emily St. John Mandel, Octavia Butler, Becky Chambers, Nnedi Okorafor, Martha Wells, Emma Newman (des choix auxquels j'adhère tout à fait), plus celles dont je n'ai jamais rien lu alors je m'abstiens; je vais donc me limiter à mes chouchoutes préférées (celles dont je n'ai pas pu m'empêcher de vous parler déjà sur ce blog - cherchez, vous verrez!), Kij Johnson, Jo Walton, Claire Duvivier; encore trois.

Ça ne vous a pas échappé, bien sûr: entre la première et la deuxième catégorie il y a un vide de pas mal d'années. Pour ces incontournables des années 1960-2000, j'ai passé mon tour parce qu'il y en a vraiment trop et elles ont toutes trouvé au moins un champion ou une championne pour les défendre.

La troisième catégorie...  Au moment de définir un champ de recherche, j'avais été vaguement tenté par l'idée d'une catégorie "Marginales, aux frontières de la SFF un pied dehors un pied dedans": Doris Lessing, Léonora Carrington... peut-être même Catherine Dufour, qui met les pieds un peu partout? Puis je me suis dit que ce n'était pas ça qu'on attendait, et qu'il valait mieux rester dans la SFF pure et dure. La troisième catégorie, donc, sera celle des "Pas assez souvent citées à mon goût dans les autres listes": mon choix, ce sera Angelica Gorodischer, James Tiptree (Junior!), et Tanith Lee. Regardez fixement mon pendule et allez voter pour elles!

Mais on en est déjà à neuf, et je n'ai encore cité que des noms sur lesquels existe déjà un consensus... ça ne me ressemble pas! Il est temps d'ajouter un greffon à cet arbre généalogique, au moins une autrice dont personne n'a encore parlé, sinon à quoi bon?

Plongeons dans l'abîme du temps. Il y a quarante ans et des poussières, je découvrais dans un fanzine (polycopié, comme on faisait à l'époque!), une nouvelle brève, mais marquante: Roubia. Il y avait certes de nombreux points communs entre ce texte et le fameux Journal d'un monstre, de Richard Matheson (que justement j'avais lu peu de temps avant). Mais le ton et le rythme étaient suffisamment originaux pour que je ne sois pas tenté d'y voir une volonté de pastiche ou même d'hommage; une influence, tout au plus. L'auteur? Une certaine Josiane Bala.... Balala... Balaskowitz, voilà. On commençait alors à parler d'une quasi-homonyme, une comédienne nommée Josiane Balasko, mais, sûrement, aucun rapport (les comédiennes n'écrivent pas de nouvelles de SFF, n'est-ce pas?). Je m'attendais à revoir un jour cette signature, car Roubia c'était un bon début; mais le temps passa, et je n'entendis plus jamais parler d'une écrivaine de SFF nommée Balaskowitz. Et puis, l'année dernière, surprise: Josiane Balasko, ne trouvant plus assez de cabines téléphoniques pour se changer (le monde change, les super-héroïnes doivent s'adapter), décide de révéler son identité secrète: c'est elle, la mystérieuse Josiane Balaskowitz! Elle vient de publier un recueil de nouvelles ("fantastiques" au sens large) intitulé Jamaiplu.

Pourquoi l'ajouter à ma liste? La réponse est évidente: la nostalgie, camarade (pour l'odeur de l'encre des fanzines polycopiés). Et puis, Vert a dit "quelle qu’en soit la raison", alors j'ai le droit. Et ça fait dix.


mercredi 1 septembre 2021

Driiiiiiiiing!

 

En Septembre, il se passe quoi? 

Ah, déjà une bonne réponse (c'est bien, il y en a qui suivent): la rentrée!
La rentrée sera, cette année, euh… un peu compliquée.
Raison de plus pour bien la préparer: prenez exemple sur ces deux élèves,
Li-An et Boulet qui ont commencé leurs préparatifs à l'avance:
Li-An en rangeant son pupitre et en faisant de la place pour tous les crayons neufs et les rames de papier dont il aura besoin en octobre (on lui a déjà donné le programme pour octobre);
Boulet en mettant en ordre ses notes de l'année dernière (il les a déjà bien potassées, et il donne ici des conclusions intéressantes) et en en faisant des polycops pour distribuer à tous ses copains: ça rendra service à tout le monde, aux redoublants comme à ceux qui passent!
Et pour rendre ça un peu plus ludique ils vous invitent à venir leur donner un coup de main! Ludique, ça le sera au point qu'il y aura des chips et du Champomy des images à gagner! Pas la peine que je les poste ici, ces images: vous pourrez en voir tout plein ici et .


Quand vous bouclerez votre cartable, demandez à votre papa et à votre maman de vous donner un peu de sous, ils se montreront compréhensifs quand vous leur direz que c'est pour les imprévus de la rentrée (ils connaissent ça).

dimanche 2 mai 2021

J'aime tant le travail que je voudrais que...

 

Comment, me demandez-vous, ai-je occupé le premier mai, un jour où évidemment, il n'était pas question de travailler? Entre autres choses, j'ai regardé le film de Radu Jude, Peu m'importe si l'Histoire nous considère comme des barbares (suggéré par L'Œil des Chats). Il est encore visible gratis pour peu de temps (jusqu'au 4) sur Arte TV; trouvez donc un moment pour y jeter un coup d'œil, il n'est pas mal du tout.  Le talent et la verve des acteurs, apportant un peu de rire et de gaieté  Et si vous n'avez pas le temps ces jours-ci, vous pourrez un autre jour, grâce à votre abonnement, le retrouver sur Mubi… 

samedi 24 avril 2021

Corona Heights dans un monde-miroir

 

Vous vous souvenez de Fritz Leiber… comment auriez-vous pu l'oublier? C'est à cause de lui que (dans des mondes alternatifs) vous vous êtes si souvent fondu dans l'ombre, cachant sous les plis de votre cape grise une dague en forme de griffe… que vous avez empli tant de tavernes de votre rire tonitruant, en balançant négligemment au bout d'un bras interminable votre hache à deux tranchants…  Fritz Leiber…  mais peut-être avez-vous oublié certaines choses le concernant?
Le Blog des Chats, fidèle à sa mission de sauvegarde mémorielle, a consacré cette semaine à Fritz Leiber, sous un angle particulier: inventorier les traces laissées dans l'Histoire par les Serpents et les Araignées… Lisez donc les billets de cette semaine, faites une pause, puis revenez au début: ce sera l'occasion de vérifier lesquels de vos souvenirs correspondent encore à une réalité soumise à des modifications permanentes.


 

dimanche 21 mars 2021

Insérez ici (la légende de votre choix)

 

Sur Médiapart (section "les blogs") Charlie Wellecam publie une lettre ouverte à laquelle je ne vois rien à ajouter ou à retrancher. C'est plutôt réconfortant à un moment où tant de gens parlent pour ne rien dire. Dommage que le contenu de la lettre, lui, ne soit pas à proprement parler réconfortant. La perfection n'est pas de ce monde.

 

 

mardi 9 mars 2021

Une rencontre dans un parc

 

Peut-être ce mois de Mars entend-il nous montrer sa bonne volonté en nous réservant quelques surprises agréables?
Tenez, par exemple: il nous promet pour bientôt un nouveau livre illustré par Rebecca Green! Sa sortie était, de longue date, annoncée pour le 9 Mars par son éditeur, Viking Books; et le 9 Mars c'est aujourd'hui! Il est un peu tôt, je vous l'accorde, pour vous précipiter chez votre libraire: mais un(e) lecteur(euse) averti(e) en vaut plusieurs. J'aime bien Rebecca Green, je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit. Mais je bavarde, je bavarde et je ne vous ai pas encore dit le titre du livre:
 

Kafka and the Doll!

 Si vous vous intéressez aux mêmes choses que moi, ce qui est probable puisque vous voilà en train de lire ceci, vous connaissez déjà le roman que Fabrice Colin a écrit il y a déjà quelques années: La poupée de Kafka (synchronicité: la même année, Didier Lévy (texte) et Tiziana Romanin  (illustrations) avaient déjà tenté la mise en image de cette histoire, dans une collection pour enfants chez Sarbacane: Franz, Dora, la petite fille et sa poupée).
Le livre qu'ont co-signé Larissa Theule et Rebecca Green, et celui de Colin, sont basés sur le même récit, répété ici et là depuis pas mal d'années (à l'origine, l’histoire de la poupée a été rapportée par Dora Diamant à deux des biographes de Kafka, son ami Max Brod et Marthe Robert), que certains ont dénoncé comme sûrement imaginaire: enfin Kafka, quoi! KAFKA! Ce grand homme qui a donné à toutes les langues de la planète un terrifiant adjectif* modelé sur son nom, un adjectif qui n'a pas d'autre rival en noirceur que UBUESQUE! Comment cet auteur pour gens sérieux, que la postérité a si strictement redingoté et cravaté de noir, aurait-il perdu du temps (alors qu'il avait de grands romans à achever), à écrire les aventures d'une poupée voyageuse?
Moi je suis tenté d'y croire, comme Colin. Son roman est un peu trop bavard (comme moi!!!), mais il traite sans sensiblerie cette histoire presque trop belle pour être vraie.
Je suis curieux de voir ce que  Larissa Theule, dans ce livre qui, selon l'éditeur, s'adresse aux 4 - 8 ans, aura fait de cette anecdote.

Sur son blog, Rebecca Green parle avec passion de la façon dont elle aborde son travail d'illustratrice - "My favorite way to celebrate a book is by sharing the illustration process!", dit-elle - je vous recommande, par exemple, le making-of de Madame Saqui, Revolutionary Rope Dancer -

et  dans le billet de ce mois-ci, elle nous raconte comment elle s'y est pris pour illustrer Kafka et la poupée:
"The first tests were pure exploration. I thought Irma might have short hair, I tried a more animation-y style, and I even thought for a second, I’d do the book three-dimensionally. While that last one is a dream I hope to make happen someday, it was impossible for this project. "

Les premiers tests furent de simples explorations. Je me suis dit qu'Irma (c'est la poupée) pourrait avoir les cheveux courts... j'ai essayé un style un peu "dessin animé"... j'ai même songé un instant que je pourrais illustrer le livre en saynètes à trois dimensions. Ça, c'était un rêve,  un rêve que j'espère réaliser un jour, mais dans le cadre de ce projet-ci, c'était impossible.

Elle pratique un style d'illustration assez classique, mais parfois elle sort des sentiers battus et, comme ici, entre dans la Troisième Dimension:

Non, votre écran n'est pas déréglé (clic!).
Vous venez d'entrer dans la Troisième Dimension.

Ça ce n'est pas un travail de commande, c'est une de ses recherches personnelles.


Treasures untold.

Non seulement j'aime bien tous les petits détails, mais je trouve que l'ensemble est supérieur à la somme de ces détails.
J'aimerais bien voir Rebecca Green, un jour, illustrer tout un bouquin de cette façon.
Et je pense que, pour Kafka and the Doll, ce procédé aurait été particulièrement bien adapté: je ne suis pas surpris que Rebecca ait été tentée par cette idée. J'imagine bien un Kafka de pâte à sculpter, ou de papier mâché "à la manière de Rebecca Green": un chapeau bien enfoncé sur une tête stylisée - les traits anguleux arrondis par le polissage de la pâte, de grands yeux très noirs et une bouche souriant, à peine, d'un sourire de Joconde - sortant d'un col dur en bristol; et une petite fille et une poupée  dans des robes de même matière (en papier crépon?) mais de couleurs différentes. Rebecca Green et son éditeur ont choisi un parti différent, privilégiant la simplicité. Contraintes de temps, de budget, j'imagine... On ne peut pas tout avoir: pour autant, je n'en suis pas moins impatient de voir à quoi ressemblera ce livre.
 

En attendant, allez voir le site de Rebecca Green!  

Kafka and the Doll, "Viking Books for Young Readers", 2021


* Nous traversons une période KAFKAÏENNE! N'est-ce pas le bon moment pour retourner vers Kafka?

images © Rebecca Green

dimanche 13 décembre 2020

Des brumes, des brumes, des brumes

 

Il me semble déjà que j'ai été bien mal inspiré, en allant chercher des liens pour documenter le billet sur Corben, de parcourir les pages d'actuabd. J'y ai appris encore trois nouvelles déprimantes: en quelques jours, Taffin, Le Hir et Malik ont rejoint Corben au pays des ombres. Et ce n'est pas la lecture des blogs d'Alias, d'Anniceris et d'Imaginos, qui tous déploraient le départ prématuré de Jérôme Bianquis, encore quelqu'un qu'on connaissait et qu'on appréciait, qui pouvait me remonter le moral.
 

"Douze/douze, l'année n'est pas finie, et de 2020 déjà j'ai ma dose", constate, de son côté, Nikolavitch

Sortez couverts, amis.


samedi 22 août 2020

Après les policiers-cow-boys, les médecins-cobayes


Amis lecteurs, une phrase malencontreuse 
dans mon dernier billet 
vous aurait-elle donné l'impression qu'imaginos était 
un blog funèbre, dont la lecture ne pourrait engendrer que 
la mélancolie? 
Il me faudrait, dans ce cas, faire amende honorable 
en vous présentant imaginos sous son vrai  jour: 
un blog attaché à la plus ancienne tradition d'internet, 
dévoué à sa plus noble mission: 

Pourquoi le titre de ce billet? Toutes les explications ici.

dimanche 12 juillet 2020

Deep, dark: service public 2 (ou 1bis?)


Vous vous souvenez 
(bravo, estimés lecteurs, 
vous avez décidément une mémoire d'éléphant!
qu'il y a de cela quelques années je m'étais demandé, à propos de Fran Krause, s'il fallait en parler comme d'un auteur de webcomics ou comme d'un prestataire de services publics? 
Le doute n'est plus permis, c'est bien à la seconde catégorie qu'il appartient: ici, il conjure une inquiétude non pas individuelle, mais collective.




Cet épisode de deep dark fears va nous permettre de tester la théorie selon laquelle, lorsque le pire se produit, c’est toujours une sorte de pire à laquelle on ne s’attendait pas: aussi, mettre des mots, ou des images, sur nos pires craintes, c’est s’assurer qu’elles ne deviendront pas la réalité: à présent que nous avons conjuré cette horreur en l'imaginant, elle ne se produira pas.
Attendons, avec confiance.
Et puis de toute façon, ce genre de choses ne pourrait pas se produire dans notre pays, n'est-ce pas? Ça ne pouvait arriver qu'aux États-Unis. 


 les "deep dark fears" de Fran Krause

dimanche 29 mars 2020

Nouvelles des confins




Il est possible qu'en ce moment vous vous sentiez à l'étroit.
Voyons ce qui se passe, 
au-delà de notre horizon limité, 
aux confins d'internet.

Quand il ne nous propose pas d'amusants puzzles (cherchez le virus!) François Matton relit Kenneth White et écoute la neige.
François Matton est quelqu'un qui sait vivre.

Aki, dearest darling dear, vous montre comment faire un bon gâteau avec de vieilles bananes (cette vidéo peut vous sauver la vie).

Dan Wagstaff (always the casual optimist) attire notre attention sur des livres adaptés au climat actuel.



Shortlisted for 2020 Booker Prize!

À part ça, sortez couverts.


dimanche 26 janvier 2020

Tas de ris de rats


Hé bien ça y est, nous sommes entrés dans l'année du Rat!


Ce rat-ci, comme tous les rats de bibliothèque, se savait le bienvenu sur ce blog: soucieux du protocole, il a sagement attendu le début de l'année lunaire pour se présenter. 
Mais, infatigables voyageurs du net, vous avez sûrement noté, en feuilletant les Mélakarnets, qu'une certaine souricette s'est montrée moins patiente, et a, depuis quelques jours déjà, élu domicile chez  nos amis Mélaka et Reno -  plus précisément sur Reno.
C'est dans l'ordre des choses: les muridés (rats, souris, mulots et campagnols) sont, depuis l'aube de l'Histoire, de si fidèles commensaux des humains que les sages chinois voient en eux des signes extérieurs de prospérité. Heureux présage, donc, pour Mélaka et Reno:  puissent toutes leurs entreprises prospérer!

Au fait, vous avez pensé à vous abonner à Mazette?

 

mardi 7 janvier 2020

Et ni, ni


En ce 7 janvier 2020, ta d loi du cine, "squatteur" chez dasola nous propose un large choix de lectures utiles, voire indispensables; pâle d'envie devant le souci d'exhaustivité de mon confrère squatteur, j'ose à peine avouer que j'ai quelques chouchous dans cette longue liste: par exemple  
d'Honoré (La Martinière, 2016), ou 
Ni Dieu ni Eux de Tignous 
(Le Chêne - c'est à dire Hachette - 2017).