Un nouveau mois commence: essayons d'y entrer du bon pied. Voyons si, quelque part, l'horizon s'éclaircit... Ah mais oui, quelques trouées dans les nuages, mais assez loin d'ici, du côté des mondes imaginaires.
Vous vous en souvenez, il y a quelques années (à propos de "Valérian et Laureline"), Phersv et votre serviteur étaient tombés à peu près d'accord sur une formule pas trop compromettante:
"Pour faire court, ce n'est pas si mal".
Le nouveau film D&D (Donjons & Dragons : L'honneur des voleurs) n'est pas exempt de défauts, mais si on le juge pour ce qu'il est: une transposition un peu ironique de ce qui se passerait sur un plateau de jeu si on prêtait vie à toutes les figurines, petites et grosses (ce n'est pas si facile: pour lancer un sort pareil et le faire durer deux heures, quarorze minutes, et pas une minute de moins, il faut être au moins niveau 25), et non pas, surtout pas, une saga-de-fantasy-qui-se-prend-au-sérieux comme on en produit maintenant à la chaîne, on s'amuse bien devant l'écran. Je dirai donc cette fois:
"Pour faire court, ce n'est pas mal du tout";
un peu plus téméraire en cela que Phersv, qui se demande carrément... pourquoi il a aimé. Mais après avoir fait quelques réserves, comme on pouvait s'y attendre, Phersv en parle bien (et en bien).
Et il n'est pas le seul. Que dit, par exemple, Laurent Kloetzer?
"...nous autres, les rôlistes, aimons en particulier certains films, qu'on qualifierait volontiers de "films de rôlistes" : qui mettent en scène une bande de personnages héroïques, un peu décalés parfois, qui échangent entre eux des blagues méta sur ce qui se passe et construisent des plans improbables qui parfois échouent - mettons Chevalier, ou Les Goonies, ou Princess Bride, ou la série The Expanse... Je suis sûr que vous en trouverez plein d'autres dans vos mémoires." Cedric Ferrand évoque, lui, les Gardiens de la Galaxie. On pourrait aussi suggérer le Starship Troopers de Verhoeven, construit comme un film de propagande pour le recrutement et adoptant en surface les codes du film de guerre: en résumé, tous ces films, si on s'arrête à leur premier degré, on rate quelque chose.
En fait, tous ceux qui font partie du public-cible de ce film (Phersv, Imaginos, Laurent Kloetzer, Cedric Ferrand... et votre serviteur) sont allés le voir "un peu à reculons", échaudés par les affligeantes tentatives précédentes (Profion, que ton nom ne soit plus!). Et tous, ou peu s'en faut, en sont ressortis en esquissant des pas de danse et en grattant des instruments à cordes imaginaires. Moi-même, regardez-moi bien: ne suis-je pas en train de danser avec grâce et de tirer des sons harmonieux de mon luth? (mille pets de dragon, ne me déconcentrez donc pas pendant que je lance ce sort que j'ai eu un mal fou à mémoriser!).
2 commentaires:
Une limite de l'efficacité du film D&D sur notre public déjà conquis est que cela semble avoir un peu effrayé le public "moldu". C'est plutôt un échec commercial (mais il se peut qu'il y ait d'autres facteurs complètement conjecturels). Les rôlistes espéraient qu'une "franchise" D&D profite plus largement au jeu mais cela n'était pas certain (j'aime beaucoup le film Clue mais cela ne m'a jamais donné envie de jouer à Clue).
Des années après, je serais moins indulgent sur Valérian : c'était un des meilleurs albums mais je ne me souviens plus guère que des scènes lourdingues comme cette chanson de Rihanna et du manque de "chimie" entre les deux acteurs principaux.
En effet, L'honneur des voleurs comme argument de vente pour D&D, je n'y crois pas du tout... peut-être, quand nous serons vieux, aurons-nous la surprise de découvrir que c'est devenu un film culte?
Et c'est sûr, ce n'est pas pour la subtilité du scénario qu'on se souvient de Valérian: on retient plutôt la grosse bourde du casting! C'est dommage, il y avait quelques moments pas mal fichus: le début avec les arrivées dans la station spatiale, les préparatifs pour le repas en tête-à-tête de Laureline et du roi... de bons amuse-gueules avant un plat principal qui déçoit.
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