Il est temps que je rentre, le plus court chemin me fait traverser la grande place: habituellement peu fréquentée à cette heure-ci, on la traverse en quelques minutes. Mais je ne peux m'empêcher de ralentir un peu le pas, tant les rencontres qu'on peut y faire, ce soir, sortent de l'ordinaire. Une vingtaine de jeunes gens marchent de long en large, n'ayant apparemment rien d'autre à faire que tuer le temps en attendant... quoi? J'essaie de deviner. Tous en uniforme, des uniformes neufs et d'une coupe moderne sinon même futuriste, en tous cas différents de ceux qu'on portait de mon temps. Des permissionaires?
Plusieurs portent en outre des minerves de plastique blanc, si discrètes qu'on les remarque à peine; il y en a au moins un dont l'avant-bras repose dans une gouttière, aussi de plastique blanc; en dépit de leur jeune âge et de leur air timide, auraient-ils déjà vu de l'action, comme on dit? Ce n'est pas impossible, il me semble que j'ai entendu parler d'une sorte de guerre, quelque part. Nous vivons une époque où il ne faut s'étonner de rien.
Presque tous, ils ont à la main des cornets de glace. Ça me fait envie: où vais-je pouvoir en trouver un, de cornet de glace? Pas de triporteur, de camionette ou de baraque de marchand de glaces en vue.
mercredi 23 août 2023
Tuer le temps
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