Chez nous, la nuit du 4 août, on célèbre l'anniversaire de l'abolition des privilèges. Enfin... c'est ce que j'ai entendu dire autrefois: cette année, les célébrations ont été plutôt discrètes, il me semble; les privilèges à abolir, ce ne serait donc plus d'actualité?
Et dans les royaumes imaginaires, ces fameux pays imaginaires où il nous semblait l'autre jour que l'horizon était plus dégagé que par ici, que célèbre-t-on à une date consacrée? Hé bien, the Night to Knight Knights (ça sonne bien, non?), on la célèbre dans le Royaume (le Royaume tout court: on ne lui donne pas d'autre nom), celui où vivent Ballister Boldheart, Ambrosius Goldenloin...
et Nimona.
Hé oui, Nimona s'en sort toujours, ça s'est vérifié une fois de plus. Si vous voyez de quoi je parle, ça veut dire que vous êtes allé regarder (c'est sur Netflix depuis le mois dernier) à quoi ressemblait cette fameuse adaptation animée de Nimona dont je vous ai rebattu les oreilles. Alors? Ça vous a plu?
The Night to Knight Knights, et le drame qui se déroule pendant cette nuit fatidique, ça fait partie des nombreux petits changements qui ont été apportés à l'histoire que vous avez pu lire dans les versions webcomic ou papier. Pour tenir dans une heure (et quelques) de vidéo, le récit a été allégé de pas mal de péripéties, et différents artifices le font avancer à cent à l'heure; le personnage de Goldenloin (qui dans la BD était au départ une simple silhouette un peu ridicule) a été rendu plus complexe et plus sympathique: dans la BD, les circonstances qui avaient valu à Ballister de perdre son bras étaient laissées un peu dans le flou, dans le film elles sont précisées, et on répond enfin à la question: Goldenloin l'a-t-il fait exprès, ou pas? La réponse est : il l'a fait exprès sans le faire exprès, ça a l'air idiot si on le dit comme ça mais dans le contexte c'est logique. La présence de technologies avancées dans une société qui garde une structure féodale s'explique par le passage d'un millénaire entre l'instant fondateur et le présent*. C'est d'ailleurs d'une actualité troublante: des sociétés qui se prétendent tournées vers le futur, en restant attachées à une mythologie nationale vieille de mille ans ou plus... ça ne vous rappelle rien?
Le dessin est moins anguleux que dans le comic, plus rond, plus "Blue Sky", quoi; l'animation est fluide et les couleurs, chatoyantes, ont été l'objet d'une attention spéciale; les character designers, les dialoguistes et les doubleurs se sont donnés à fond; s'ils avaient fait tout ça pour rien (comme on a pu le craindre un moment), ç'aurait été un beau gâchis. Ceux qui l'ont vu en avant-première ont été ravis (il y a un florilège de critiques sur Cartoonbrew), et les abonnés de Netflix aussi.
Bref, Nimona le film est plutôt une bonne adaptation: les meilleures adaptations, ce sont en général celles qui ne cherchent pas à coller de trop près au matériau original, on l'a vu avec The Princess bride, Le Guépard, L'illusioniste, Le Prestige, la liste peut être longue, n'hésitez pas à proposer des exemples (et des contre-exemples si vous en trouvez).
J'aimerais bien que ça sorte en DVD, pour que je puisse me le repasser dans tous les sens quand je voudrai! Mais ça, avec Netflix, c'est une autre histoire.
*oui, ça laisse sans réponse la question: qu'a fait Nimona pendant tout ce temps? Les cartésiens pourraient appeler ça un plothole. À ces cartésiens on répondra comme pourrait le faire Nimona: reprends donc de la pizza.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire