jeudi 26 septembre 2019

Phase de (stress) test


 David Apatoff semble être, ces jours-ci, de la même humeur que votre serviteur Tororo lorsqu'il y a quelques jours il publia ce texte de Topor; il consacre un billet de son blog Illustration Art à l'impact de la rage sur le dessin. 
Tiens, voilà une occasion de tester DeepL!

Voici l'essentiel du texte de David Apatoff; consultez-le donc sur son blog, vous pourrez en outre admirer les exemples qu'il a choisi pour l'illustrer (Käthe Kollwitz, Goya, L.J. Jordaan, Tomi Ungerer et d'autres), et les commentaires dont il les a assortis:


In these divisive political times, words can't seem to keep pace with our anger.  Insults on social media are so prevalent that words have lost their sting.  Hyperbole is so overused that it no longer impresses, so people have resorted to lies instead. (As Nietzsche observed, "no one lies as much as an indignant man.")   Many people have given up searching for words that persuade, and settled for words to offend.
But when words become ineffectual as a means of expression, we can always rely on good ol' drawing to raise the decibel level.
Unlike words, drawing is not a polite game ruled by grammar and punctuation.  Drawing is a more primal mode of communication with a broader range of expressive tools.  In this sketch from Kollwitz's shattering series about the peasants' revolt of 1524, her charcoal strokes on paper are the equivalent of those arms flailing in rage and despair.

[…]
It is not sufficient that an artist feels anger.  Quite the contrary, anger usually causes art to go astray; it creates a stress test for the connective tissue of art, and artists who aren't up to the task find that anger has left them with an ineffectual mess.  But artists with the ability to hold it together can channel their outrage into truly scalding works of art.
[…]
It's extremely difficult to balance art and anger, but when properly fused, the two make a powerful alloy.

Voici ce qu'en fait DeepL:

En ces temps de division politique, les mots ne semblent pas pouvoir suivre le rythme de notre colère.  Les insultes sur les médias sociaux sont si répandues que les mots ont perdu leur piqûre.  L'hyperbole est tellement surexploitée qu'elle n'impressionne plus, les gens ont donc eu recours au mensonge à la place. (Comme Nietzsche l'a fait remarquer, "personne ne ment autant qu'un homme indigné ".) Beaucoup de gens ont cessé de chercher des mots qui persuadent, et se sont contentés de mots qui offensent.
Mais lorsque les mots deviennent inefficaces comme moyen d'expression, on peut toujours compter sur le bon vieux dessin pour élever le niveau des décibels.
Contrairement aux mots, le dessin n'est pas un jeu poli régi par la grammaire et la ponctuation.  Le dessin est un mode de communication plus primaire avec une gamme plus large d'outils expressifs.  Dans cette esquisse de la série bouleversante de Kollwitz sur la révolte des paysans de 1524, ses traits de fusain sur le papier sont l'équivalent de ces bras enragés et désespérés.
[…]
Il ne suffit pas qu'un artiste se mette en colère.  Bien au contraire, la colère entraîne généralement l'égarement de l'art ; elle crée un stress test pour le tissu conjonctif de l'art, et les artistes qui ne sont pas à la hauteur de la tâche trouvent que la colère les a laissés dans un désordre inefficace.  Mais les artistes qui ont la capacité de tenir le coup peuvent canaliser leur indignation dans des œuvres d'art vraiment ébouillantées.
[…]
Il est extrêmement difficile d'équilibrer l'art et la colère, mais lorsqu'ils sont fusionnés correctement, les deux font un alliage puissant.


- Traduit avec www.DeepL.com/Translator

Je me suis gardé de rien changer à la traduction de DeepL, elle n'appelle que quelques remarques (je me suis contenté de souligner les choix qui m'ont fait, plus ou moins légèrement, tiquer)
Le logiciel a encore un peu trop souvent recours au mot-à-mot: "ont perdu leur piqûre", "un jeu poli", "les a laissés dans un désordre inefficace"; j'aurais écrit "ont perdu de leur mordant", "une activité bien tempérée", "il n'en reste qu'un fouillis qui ne parvient pas à produire l'effet recherché"; et vous? 
Laisser intraduit "stress test", en revanche, c'est une tentation à laquelle auraient probablement cédé bon nombre de traducteurs humains ou humanoïdes… et passons sur "des œuvres d'art vraiment ébouillantées", il n'est pas surprenant qu'un robot ne réagisse pas de la même façon qu'un humain aux variations de température!
Notons aussi que, si Reverso (testez si vous voulez: il se débrouille presque aussi bien que DeepL) opte pour le mot-à-mot dans des phrases comme "Mais quand les mots deviennent inefficaces comme moyen d’expression, nous pouvons toujours compter sur le bon vieux dessin pour élever le niveau de décibels" -
Traduit avec Reverso, DeepL propose le plus vernaculaire "on peut toujours compter". C'est la forme qui  serait venue spontanément sous la plume d'une personne ayant le français pour langue maternelle; ce qui fait supposer que les concepteurs de DeepL ont tenu compte du feed-back de relecteurs pratiquant les langues-cibles.



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