Cette nuit, on m'a appris la mort d'une personne que j'aimais beaucoup. On venait de l'enterrer, et j'avais manqué l'occasion de la voir une dernière fois: dans le rêve, cela me bouleversait.
Encore sous le choc, je me suis éveillé à la réalité dans laquelle la personne en question est morte depuis des années.
Les quelques instants de réflexion qui m'ont été nécessaires pour m'ajuster à ce changement de paradigme m'ont aussi éclairé sur ce qui venait de provoquer mon réveil: de l'étage du dessus provenaient des séries de coups mats et rythmés.
Peut-être la tristesse ressentie en rêve avait-elle assombri mon imagination? L'idée m'est d'abord venue que mon voisin, tombé malade, paralysé, ou victime de quelque accident domestique pouvait être étendu sur son plancher et taper dessus pour attirer mon attention. J'ai tendu l'oreille et noté que ces séries de coups régulièrement espacés s'interrompaient parfois pour laisser la place à des bruits plus légers et moins inhabituels: des pas, des raclements de ferraille, des objets déplacés. Pas de doute: mon voisin avait choisi cette heure paisible (il était deux heures du matin) pour se livrer aux joies simples du bricolage.
Tout allait bien.
2 commentaires:
You can imagine my surprise when I saw the title of your piece this morning, literally a few moments after stumbling upon a video of the comic song "Tout va très bien, Madame la Marquise." I have been slowly re-reading Cortázar's Rayuela / Hopscotch / Marelle, making a note this time of any allusions I don't recognize; the song is quoted in Chapter 73.
It was, of course, the first time I had heard the chanson, but the gag in it was a familiar one to me. I remember hearing comic routines (in English) when I was young that used the same premise: the owner of a house calls on the phone and asks how things are, and is told that all is well, except for some small unfortunate detail, which when pulled on unspools into a whole series of catastrophes, one worse than the next. Candles from a coffin setting fire to a house (or chateau) seem to be a common motif.
Tout va bien!
I take it from your thoroughly re-reading Hopscotch that tout va bien pour vous, dear Chris (for now, at least).
I should, too, re-read Marelle!
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