mercredi 5 mars 2014

Durée déterminée à l’estime



Dès le début de notre conversation, il avait fallu tirer au clair toute une série de petits malentendus: chacun de nous avait fait une mauvaise estimation de la durée du séjour de l’autre; lui croyait que j’étais là pour la semaine, peut-être même pour toute la saison, aussi il m’avait demandé tout de go si je pourrais me charger pour lui de telle et telle commission quand il ne serait plus là: il n’avait pas saisi que je ne m’étais déplacé que pour le rencontrer, croyant, quant à moi, qu’il n’était venu que pour une journée, alors que c’était plus compliqué que ça: il était arrivé la veille, devait s’absenter le lendemain et revenir plus tard…
Pour lui faire mesurer son erreur, je lui expliquai patiemment que, de la fenêtre de ma chambre, on pouvait voir le clocher du village: je m’attendais à ce qu’il en tire la conclusion évidente: ce n’était donc pas ma chambre habituelle, mais une chambre qu’on ne m’avait donnée que parce que l’autre, la «mienne», n’était pas libre, parce que je n’avais pas prévenu de mon arrivée décidée au dernier moment; et que je m’en étais accommodé pour cette fois parce que ce n’était que pour une nuit, c’était pourtant clair?
J’espérais qu’il allait en accepter les conséquences sans que j’aie à insister davantage, c’est toujours un peu embarrassant de devoir mettre les points sur les I comme ça à l’occasion de retrouvailles avec un vieil ami.
Surtout dans les rêves, où les I et les points ne sont pas toujours là où on s’attend à les trouver.

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