Ce mercredi, on inaugurait le site Emily Dickinson Archive.
Dans le monde physique, les archives d’Emily Dickinson sont dispersées entre plusieurs institutions et quelques collections privées; on peut désormais consulter sur ce site une large sélection des manuscrits conservés à la bibliothèque Houghton de l’université d’Harvard, à la bibliothèque Frost de l’Amherst College, à la Boston Public Library, à la bibliothèque du Congrès, dans la collection de l’American Antiquarian Society, à la bibliothèque Mortimer de l’université Smith, dans le Fonds Spécial de la bibliothèque de l’université Vassar et la Beinecke Rare Book and Manuscript Library de l’université Yale.
Vous pourrez tourner ces pages virtuelles, lentement, précautionneusement comme vous feriez si vous aviez entre vos mains les vénérables cahiers cousus à la main (ce qui est une façon de dire que la procédure de consultation est un peu lente et compliquée, mais que c’est pas grave, quand on aime on ne regarde pas sa montre) et même les télécharger (les conditions d'utilisation sont indiquées ici) pour les admirer à loisir, en faire vos fonds d’écran, en tapisser vos murs, que sais-je? Je suis sûr que votre imagination est sans limite.
Emily Dickinson: We do not play on Graves |
Vous savez à présent quelle bonne fortune a fait que cette reproduction du manuscrit du poème We do not play on Graves qu’il y a seulement quinze jours vous avez pu lire ici, accompagnée de sa traduction par Claire Malroux, a pu venir agrémenter ce billet.
L’université de Harvard, qui assure cette mise en ligne, a choisi de se limiter aux 1789 poèmes figurant dans l’édition « officielle » de l’œuvre poétique d’Emily, et de laisser - provisoirement, on l’espère - de côté ce que les dickinsoniens appellent les scraps, les nombreux fragments laissés sur des lambeaux de papier, des enveloppes, des emballages de chocolat (déjà!) - ou ceux qu’elle avait inclus dans des lettres - soit une bonne partie de sa production postérieure à 1875.
Mais les lecteurs fascinés par l’écriture d’Emily, et par les petits gribouillis qui l'accompagnaient parfois, pourront voir, au Drawing Center à Manhattan, une exposition de cinquante de ces scraps : cette exposition, qui ouvrira en novembre, les mettra en parallèle avec quelques-uns des micro-écrits de Robert Walser, dont nous évoquions la fin mélancolique il y a quelques mois. It’s a small world.
Emily Dickinson: We Talked With Each Other About Each Other |
Et, si vous n'avez pas prévu de vous rendre prochainement à New York, le Centre Robert Walser de Berne expose aussi des microgrammes de Walser jusqu'en octobre 2014!
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