mardi 15 juillet 2014

Tally ho, Rin-tin-tin!



Quatorze juillet.
En attendant sur la terrasse l’heure du feu d’artifice, je m’endors. 
Sans doute la pyrotechnie municipale passe-t-elle pour douce musique à mes oreilles, car je ne m'éveille qu'à deux heures du matin.
Vous vous attendez peut-être à apprendre que, pendant ce somme, m’auront bercé de crépitantes histoires de batailles - voire de rois et d’éléphants, pourquoi pas? Ce serait perdre de vue combien les sentiers du rêve aiment à bifurquer. Ce dont je me souviens à mon réveil, c’est d’une vive satisfaction d’amour-propre: j’ai tenu captif un auditoire onirique, et je l’ai convaincu, par une argumentation serrée, de la véracité de cette assertion controversée: que le feuilleton Rin-tin-tin était basé sur un roman d’aventures du siècle avant-dernier, dont l’action se situait en Angleterre sous Cromwell (de l’œuvre originale, les feuilletonnistes américains n’avaient conservé que l’idée de l’orphelin et du chiot adoptés comme mascotte bicéphale par un régiment de cavalerie, mais avaient estimé que les noms de Côtes-de fer et de Cavaliers n’évoqueraient pas grand’ chose pour le public qu’ils visaient - friand, plutôt, de cow-boys et d'indiens - et avaient donc transposé l’intrigue, des Northern Borders à la West Frontier, et rhabillé de bleu les soldats de la guerre civile anglaise).
Je connaissais les dates, les noms, les références bibliographiques et dans le rêve j’étais capable de les produire à mes interlocuteurs étonnés. A présent que je suis éveillé, je crains bien de ne plus pouvoir en faire autant. Les limites - encore - de la science des rêves!


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