lundi 8 juillet 2013

Choses pas vues (3)



[…] pero una cosa, o un numero infinito de cosas, muere en cada agonia, salvo que exista una memoria del universo, como han conjeturado los teosofos.
En el tiempo hubo un dia que apago los ultimos ojos que vieron a Cristo; la batalla de Junin y el amor de Helena murieron con la muerte de un hombre.
Qué morira commigo cuando yo muera, qué forma patética o deleznable perdera el mundo? La voz de Macedonio Fernandez, la imagen de un caballo colorado en el baldio de Serrano y de Charcas, una barra de azufre en el cajon de un escritorio de caoba?

Un choix intéressant d'illustration de couverture,
par les éditions Emecé, pour une édition de poche de El Hacedor.
"Les miroirs et la copulation sont abominables."
Ha ha!

[…]  cependant une chose ou une infinité de choses meurent dans chaque agonie, à moins qu'il n'existe une mémoire de l'univers, comme l'ont supposé les théosophes.
Le temps connut un jour qui ferma les derniers yeux qui virent Jésus-Christ.
La bataille de Junin et l'amour d'Hélène moururent avec la mort d'un homme.
Qu'est-ce qui mourra avec moi, quand je mourrai? Quelle forme pathétique ou insignifiante perdra le monde? La voix de Macedonio Fernandez, l'image d'un cheval roux dans le terrain vague entre Serrano et Charcas, une barre de soufre dans le tiroir d'un bureau d'acajou?



Le Témoin, dans L'Auteur et autres textes
Traduction de Roger Caillois

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