vendredi 9 décembre 2022

Ouverture à l'iris, réduction à l'absurde (Sebastian Knight, 3)

 Comment V pourrait-il cerner la personnalité de ce frère qu'il a, en fin de compte, si peu connu, sans examiner en détail son oeuvre? V en analyse ainsi les débuts:

On ne peut vraiment goûter l'Iris du Miroir que si l'on a compris que les héros du livre sont, en les nommant d'un terme approché: "les procédés de composition". C'est comme si un peintre disait: "Attention! Je vais vous montrer non la peinture d'un paysage, mais  la peinture des différentes façons de peindre un certain paysage, et je suis sûr que de leur fusion harmonieuse naîtra à vos yeux le paysage tel que je veux que vous le voyiez". Dans son premier livre, Sebastian a mené cette expérience jusqu'à son terme logique et satisfaisant. En soumettant à l'épreuve de la réduction à l'absurde telle ou telle manière littéraire, puis en les écartant l'une après l'autre, il a trouvé sa propre manière, et l'a exploitée à fond dans son livre suivant: Succès.

Vladimir NabokovLa Vraie Vie de Sebastian Knight

À suivre...


2 commentaires:

Danthelos a dit…

En vérité, je te le dis, j'ai bien eu tort de ne pas lire ton blog avec assiduité! Que n'aurais-je pas découvert, au fil de ces pages si délicatement écrites, de ces bribes d'histoires que tu offre à qui voudra... Et tiens: je vais retourner voir ce que Nabokov (dont je n'ai lu que l'évidente L) pourrais bien me conter. Merci, donc.
Thelos

Tororo a dit…

Bonsoir et bienvenue, mystérieux inconnu! Et bienvenus aussi seront tes (éventuels) commentaires: tu trouveras bien ici ou là quelques billets qui te gratteront là où ça te démange.

Nabokov partage avec quelques autres écrivains cette curieuse fortune, qu'un de leurs livres fait de l'ombre à tous les autres (et même que c'est dommage).