mardi 13 décembre 2022
Il n'avait pas numéroté les pages
La couverture du dernier des Cahiers de la BD (le numéro 20 de la nouvelle série) promettait entre autres annonces alléchantes: Alex Barbier revient d'entre les morts! Vous pensez si je me suis précipité dessus: pour une fois qu'un journal annonce une bonne nouvelle! Pourquoi vous le cacherais-je, puisque vous le découvrirez vous-même quand vous lirez ce numéro: la nouvelle de la non-mort d'Alex Barbier était quelque peu prématurée, Alex Barbier et les morts ont décidé qu'ils se trouvaient bien ensemble, qu'on n'avait qu'à se débrouiller sans eux. Nous mourons nus, a remarqué un sage: une circonstance qui n'avait pas de raison de plonger Barbier dans l'embarras, il doit même frétiller d'aise s'il peut à présent frayer avec les défunts modèles de Caravage, de Courbet et de Lucian Freud, qui, s'il y a une justice, ont dû lui réserver un accueil chaleureux. Pour que nous, nous ayons quelque chose à nous mettre sous la dent - futurs modèles de Pickman que nous sommes tous - la vénérable publication nous offre un portfolio bien mis en page (qui vous consolera un petit peu si vous n'avez pu vous rendre le mois dernier à la galerie Martel), et surtout un long entretien dans lequel Barbier sert à Vincent Bernière quelques croquignoles bien croquantes. Je l'ai lu trois fois, regrettant de n'avoir pas eu la chance de Caroline Sury qui a partagé avec lui une soupe au pistou.
Le reste du menu (pour ne pas quitter la cuisine) de ce numéro de décembre des Cahiers, est, comme il se doit, éclectique: après un Cahier Chroniques judicieusement intitulé "Onze amuse-gueules à picorer délicatement", Sfar, Mezzo, Sakaguchi, le tandem Abouet et Oubrerie ont droit à de grandes assiettes; mais il faut absolument se garder une petite faim pour le plateau de desserts des dernières pages, sans se laisser rebuter par le titre faussement aride "Cahier Critique".
Dommage que ce ne soit pas la saison pour le basilic, j'offrirais bien une marmite de soupe au pistou aux mânes d'Alex Barbier. L'été prochain, peut-être?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire