vendredi 28 janvier 2022

Au pays où le livre s'appelle "vallon"

 Une bonne nouvelle de temps en temps, ça ne fait pas de mal, non?

Il y aura bientôt deux ans, après vous avoir dit beaucoup de bien du roman de Sofia Samatar, Un étranger en Olondre, je vous prévenais que l'éditeur qui avait pris l'initiative de faire traduire cet excellent livre "avait eu de gros problèmes et que leur site de vente en ligne n'existait plus" (requiescant in pace, Éditions de l'Instant); depuis, les toutes jeunes Éditions Argyll (toutes jeunes, mais elles ont déjà un catalogue intéressant, jetez-y un coup d'œil) en ont annoncé la réédition, chez elles, sous une élégante nouvelle présentation, pour le 22 avril prochain!  Tout ne sera donc pas sombre, en avril.

Sofia Samatar: Un étranger en Olondre,

traduit de l’anglais par Patrick Dechesne,

Éditions Argyll, 2022 (à paraître)



dimanche 16 janvier 2022

La vida es sueño

 

Vous vous souvenez de Santapau? J'en avais parlé, j'espère, avec assez de chaleur pour vous convaincre d'aller voir ce qu'il fait. Il s'est confié ici à propos d'un jeu de cartes qu'il avait imaginé il y a pas loin de vingt ans: Sueños.

It was a graphic design project and sort of thesis at the same time, so it also involved research into new aesthetics in fantasy art (back then, around 2004) and its impact on various media.

Un joli projet de fin d'études de graphisme, je trouve! Un jeu qui consiste, pour les joueurs, à développer des rêves à partir de cartes recensant des situations archétypales, d'autres cartes permettant l'intervention de notoires explorateurs de rêves tels que Borges ou Neil Gaiman (pour modifier la valeur d'une carte ou d'une combinaison de cartes: vous connaissez le principe si vous avez joué à Magic).

That’s why it features a lot of digital collage and some art trends from the late 90’s going into mid 00s, particularly more than a pinch of influence from artist Dave McKean.

Et comme source d'inspiration, les collages de Dave McKean, on peut trouver pire.

It’s a lovely, pretty much complete game model, living in my old boxes. I have good memories of working on this project, and over the years I’ve even seen some similar ideas around (as it happens with all ideas in time).

Hé, Juan, pourquoi tu ne ferais pas un kickstarter pour éditer ce jeu? Moi, en tous cas, j'y jouerais volontiers. Pas vous, lecteurs?


- Hum, j'aime bien l'idée d'une sorcière qui se change en barque, j'en mettrais bien une dans une pièce de théâtre. La difficulté, ce serait de trouver des machinistes pour les transformations à vue: il faudrait les meilleurs, et à Madrid, la dernière fois que je me suis renseigné, Seigneur Jésus ayez pitié! Leurs services étaient hors de prix.

Et Pedro Calderón de la Barca retourna dans le paquet de cartes.


samedi 15 janvier 2022

Rêve du conte de la barque sorcière

 Je viens de faire un rêve situé dans l'univers bigarré des contes et des légendes; drôle de conte, ou drôle de légende d'ailleurs: peut-être le souvenir de la lecture, sur le blog Anniceris, des efforts de Phersv en Novembre dernier pour se plier aux règles du nanowrimo (et pour trouver des noms aux personnages de son récit!) a-t-il influencé ce rêve?

La barque sorcière

Dans un pays de lacs qui ressemble à l'idée que je me fais de la Finlande (je n'y suis jamais allé), il est une sorcière qui, à volonté, se change en barque et propose aux voyageurs de leur faire passer l'eau, en échange d'un service chaque fois différent et imprévisible.

Elle porte un nom compliqué, quelque chose comme Gwyyeardh, ou Gainnearth, je ne suis plus très sûr et surtout je ne sais pas comment ça s'écrit.

Sentiment de perplexité au réveil.


Et presque aussitôt je me rendors un peu, le temps de rêver que je sors de la penderie mon merveilleux chapeau: il est imperméable, on peut le porter, plié, comme chapeau quand il ne fait pas trop froid, ou, s'il fait plus froid, il n'y a qu'à le déplier et il devient parka à capuchon.

lundi 10 janvier 2022

A device that insures we shall be governed no better than we deserve

 Cette année, une nouvelle fois, nous aurons un de ces mois d'Avril où il ne faudra pas se décourager d'un fil. 

En 2017,  je m'étais approché avec réticence d'un de ces trous noirs dont il sort rarement quelque chose de bon. Jeter dedans un bulletin de circonstance m'avait donné l'occasion de vérifier la justesse de la formule de Fritz Zorn: "La sensation misérable qui précède le vomissement est toujours plus désagréable que le vomissement lui-même".

Depuis cinq ans, rien n'avait amélioré - bien au contraire - la première impression qu'avait produite sur moi l'élu-surprise (aussi incapable que l'avait été, autrefois, Chirac, de reconnaître qu'il ne devait son élection qu'à un hasard heureux - pour lui). Fin 2020, je ressentais même une sorte de soulagement: au moins, au mois d'Avril suivant le choix serait grandement simplifié: au premier comme au second tour, je n'aurai qu'à voter "n'importe qui sauf lui". Oui, ça paraissait simple, vraiment. Puis les candidats ont commencé à se déclarer: celui qui ne rate jamais une occasion de dire n'importe quoi (et de le dire fort), celui qui a fini par remarquer (bien trop tard pour que cela change quoi que ce soit) que chaque fois qu'au cours des quarante dernières années son petit parti a accepté la "main tendue" d'un certain autre parti, il s'est fait entuber incroyablement profond, celle qui tend à tout le monde (elle aussi ouvre les yeux un peu tard) une main que plus personne ne veut prendre, et un peu plus loin il y a aussi tous ceux qui se disent: "Si ça a marché pour Trump, pourquoi ça ne marcherait pas pour moi, d'ouvrir en grand le déversoir à idées de merde?" (ceux-là joignent le geste à la parole, puis se piétinent les uns les autres dans le purin qu'ils ont répandu: le spectacle serait drôle s'ils ne sentaient pas tous si mauvais)... et une horrible hypothèse prit forme: et si, de tous les pires candidats possibles, le macrobe était encore le moins pire?

Être moins pire, ça ne suffisait tout de même pas à en faire un bon candidat. 

Et voilà que tout soudain celui qui semblait, jusqu'ici, vouloir disputer à Hollande le titre de "président normal" ouvre autre chose que le robinet d'eau tiède auquel il nous avait habitué; et que tous les autres wannabe president se hâtent de lui répondre - c'était, hélas, prévisible - par l'unanimité dans la médiocrité: réactions de poulailler devant un chaton à qui prend la fantaisie de jouer au tigre.

Un tigre pour rire qui fait soudain figure - par contraste - de seule personne sérieuse dans la salle.

Encore un effort, Monsieur le presque président, et je vais finir par vous trouver presque sympathique.

De quoi vais-je faire provision? de bulletins blancs, ou d'anti-émétique pour lutter contre la nausée saisonnière qui semble désormais inévitable?


Et une fois de plus, George Bernard Shaw sourit dans sa barbe.


samedi 1 janvier 2022

Opinions de spécialistes

Comment aborder (nous demandons-nous tous) cette année 2022, qui s'annonce plutôt...  euh... qui s'annonce, quoi.

Il ya déjà bien des années, vous vous en souvenez sans doute, Tom Gauld, toujours à la pointe, nous faisait profiter des conseils de vie qu'il avait pu recueillir auprès de plusieurs spécialistes des coups durs.


Oui, toujours d'actualité, les reportages de Tom Gauld. J'attire votre attention sur le conseil donné par VRS-2000-X50, qui en connaît un rayon sur les stratégies d'adaptation du vivant (ainsi que sur la vie intérieure des virus, cela va sans dire).

En 2022, faites comme ce virus intelligent: prenez soin de vous!

Images: Tom Gauld