vendredi 4 décembre 2020

Écran noir, nuit étoilée

 

Encore un rêve d'une ampleur épique… je regrette que ma capacité à me remémorer, au réveil, mes rêves avec tous leurs détails semble diminuer avec les années.
Comme il arrive si souvent, le début de l'aventure est noyé dans une sorte de brume…
Nous formons une équipe liée par des liens très forts. Nous passons avec aise du théâtre d'événements mystérieux à un autre, plus mystérieux encore.
À un moment nous cherchons dans un vaste grenier quelque chose de perdu, puis nous devons dresser une table de fête; nous devons nous faire passer, en nous déguisant, pour des gens à qui nous ne ressemblons pas, et contre toute attente nous réussissons: nous parvenons à sortir du château!…
Tout cela, nous le vivons dans une atmosphère d'euphorie, malgré les obstacles nous ne doutons pas de notre succès final.
Sacrifices et trahisons se succèdent; nous prenons des initiatives hardies, nous voyons sans trembler une marée de lave noire déchirée de langues de feu (l'arme secrète de nos adversaires) s'approcher de la hauteur sur laquelle nous sommes réfugiés. Nous savons ce qu'il nous reste à faire: regagner la base en déjouant la surveillance des gardes, et avancer l'heure du lancement du vaisseau spatial! 
Le plan est compliqué, mais il peut réussir si nous coordonnons bien nos actions: il faut nous séparer.
Alors que je me hâte vers l'objectif qui m'a été assigné, je prends conscience que le décor me devient familier: c'est un plateau couvert de garrigue proche du village où j'ai grandi.
Pourquoi suis-je là, et pas sur une planète exotique? Comme il arrive dans les rêves, cela devient clair pour moi sans qu'on ait besoin de me l'expliquer: tout ce que j'ai vécu jusque-là, c'était les scènes d'un film dont j'étais un des acteurs; nous venons d'en visionner les rushes, en nous arrêtant un peu avant la fin. Si nous marchons (je ne suis plus seul, mes compagnons d'aventure sont là de nouveau - sans aucun doute, j'ai convaincu la production de filmer on location une des scènes complémentaires dans ce paysage cher à mon cœur!) dans la garrigue vers un but précis, pour en ramener quelque chose d'important, c'est en compagnie du réalisateur (il ressemble - comme c'est surprenant! - un peu à Stanley Kubrick, un peu à Guillermo del Toro) avec qui nous échangeons nos impressions sur ce que nous venons de voir.
En marchant nous levons les yeux vers les structures construites pour un des décors du film - elles sont supposées représenter la base de lancement du vaisseau - qui dominent de très haut les brèves silhouettes des chênes kermès (leur fabrication en matériaux légers est un peu plus apparente à présent, malgré le faible éclairage nocturne: assemblage de sphères et de tubes qui rappellent un peu l'Atomium de Bruxelles, elles font penser désormais au décor d'une exposition universelle ou d'un luna-park) et nous écoutons le réalisateur parler, déjà avec nostalgie, des premiers jours du tournage.
En me réveillant - en prenant peu à peu conscience que j'ai raté le climax, l'affrontement final, l'évasion vers les étoiles - j'ai déjà envie de la revivre, cette histoire, ou, au moins, de revoir le film.

 

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