vendredi 13 décembre 2019

L'avenir incertain des séries ambitieuses



Cette nuit je dois faire visiter une maison - une grande villa style Beverly Hills - à des acheteurs potentiels, un couple aisé, visiblement l'affaire les tente, ils veulent tout voir…
Ce n'est déjà pas simple et voilà que ça se complique: Hannibal Lecter débarque à l'improviste (il a les traits de Mads Mikkelsen, pas ceux d'Anthony Hopkins), enfin, débarque, façon de parler, il descend d'une montgolfière - toujours aussi discret, il réussit contre toute attente à ne pas se faire remarquer - et, en quelques mots, il sait les choisir ses mots le bougre, m'expose sa situation délicate: il est poursuivi, et il compte sur le vieil ami que je suis (dans ce rêve, nous sommes de vieux amis)  pour l'aider à dégonfler, replier, et ranger rapidement dans une malle son improbable engin… toujours aussi doué pour mettre les gens dans sa poche, l'animal! Mais tout se passe bien, dégonflage et démontage sont étonnamment faciles, et je rejoins mes acheteurs sans qu'ils aient rien remarqué tandis que Mads (pardon, Hannibal) s'éclipse. Il faut dire qu'ils semblent fascinés, ces snobs, par un panneau de photos accroché dans le salon, des souvenirs des précédents propriétaires: des photos bien anodines pourtant, la plupart, prises dans le jardin de la villa, montrent des animaux familiers (des canetons! des lapins!) et des plantes grasses: a priori des images qui ne peuvent avoir une valeur, sans doute sentimentale, que pour ceux qui les ont prises… pourtant, la dame chic insiste pour voir de plus près une de ces photos, une qui, justement, cadre en gros plan une plante en pot et pas grand chose d'autre… comme c'est à ce moment-là que le rêve commence à se défaire, c'est en ruminant ce choix inattendu que je me réveille, et voilà où j'en suis de mes ruminations quand je reprends totalement conscience:
dans un feuilleton bien conçu (tout dans ce rêve, jusqu'au plus menu détail, semble sorti tout droit d'une série télé!) il devrait y avoir à l'arrière-plan de la photo un détail révélateur, compromettant sans doute (mais pour qui?), que le scénariste garderait en réserve pour un futur coup de théâtre… pourtant je n'ai rien remarqué?
Mais, j'en ai peur, nous ne saurons jamais la suite: les scénaristes des rêves se voient rarement accorder les moyens de leurs ambitions pour plus d'un épisode, jamais, a fortiori, pour une saison complète (et c'est peut-être leur frustration qui les pousse à parsemer leurs productions de détails tordus qu'un esprit également tordu pourrait interpréter comme des symboles sexuels plus ou moins bien planqués).

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