dimanche 11 novembre 2018

Envie de grand air


Peut-être l'avez-vous compris à demi-mot, fidèles lecteurs, une accumulation de mauvaises nouvelles freine depuis quelque temps mon envie de bloguer: elles s'empilent si haut qu'elles ont fait de l'ombre aux quelques bonnes nouvelles que j'aurais eu envie de partager avec vous
Alors...
Allons plutôt nous promener.



Pour ce genre de promenade imaginaire, la compagnie d'amis imaginaires n'est pas à dédaigner.

You say I am repeating
Something I have said before. I shall say it again.
Shall I say it again? In order to arrive there,
To arrive where you are, to get from where you are not,
You must go by a way wherein there is no ecstasy.
In order to arrive at what you do not know
You must go by a way which is the way of ignorance.
In order to possess what you do not possess
You must go by the way of dispossession.
In order to arrive at what you are not
You must go through the way in which you are not.
And what you do not know is the only thing you know
And what you own is what you do not own
And where you are is where you are not.
T. S Eliot, East Coker

East Coker, c'est un de ces Quatre Quatuors dont (vous vous en souvenez, j'espère?) mon amie Mori avait recommandé l'acquisition à la gentille bibliothécaire d'Arlinghurst (elle aurait aussi pu aller rendre visite à L'Œil des Chats, si internet avait existé en 1979); la bibliothèque a fini (début 1980) par les recevoir! Lors des pauses que nous avons faites au bord des sentiers qui nous ont emmenés de là où nous n'étions pas jusque là où nous ne serions toujours ni l'une ni l'autre, et où pourtant nous avons marché la main dans la main,  Mori a pu m'en faire la lecture, ajoutant au charme imaginaire de notre promenade imaginaire.


jeudi 1 novembre 2018

Parle avec elle


Du billet publié aujourd'hui sur le blog de Terri Windling j'extrais ceci (c'est de John O'Donohue, 1956-2008, de son vivant poète, philosophe et Irlandais):

Mourir, pour de bon, ça prend un certain temps. La façon dont l'âme se sépare du corps, pour certaines personnes ça va vite, mais pour d'autres c'est différent. Dans certains cas, il faut bien plusieurs jours à l'âme pour qu'elle prenne congé.
Dans la région du Munster on raconte une anecdote que j'aime beaucoup, à propos d'un homme qui venait de mourir. Son âme quitta son corps et se dirigea vers la porte: au bout du chemin l'éternité l'attendait. Mais sur le seuil, l'âme s'arrêta et se tourna vers ce corps qui ne contenait plus rien à présent. Elle revint sur ses pas, l'embrassa et se mit à lui parler. L'âme remercia le corps pour lui avoir été si hospitalier sa vie durant et pour tous les petits réconforts que lui, le corps, lui avait prodigués à elle, l'âme.



In his wise and beautiful book Anam Cara (Bantam, 1997), the late Irish poet-philosopher John O'Donohue wrote:
It takes a good while to really die. For some people it can be quick, yet the way the soul leaves the body is different for each individual. For some people it may take a couple of days before the final withdrawal of the soul is completed. There is a lovely anecdote from the Munster region, about a man who had died. As the soul left the body, it went to the door of the house to begin its journey back to the eternal place. But the soul looked back at the now empty body and lingered at the door. Then, it went back and kissed the body and talked to it. The soul thanked the body for being such a hospitable place for its life journey and remembered the kindnesses the body had shown it during life.



John O'Donohue, Anam Cara,  
Bantam Books, 1997
ISBN-10: 0593042018
ISBN-13: 978-0593042014