Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n’y a rien à dire du monde — sauf qu’il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre — c’est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain — c’est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux — c’est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur — c’est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne — c’est que nous sommes mornes.
Si nous le trouvons petit — c’est que nous sommes petits.
Si nous le trouvons écœurant — c’est que nous sommes écœurants.
Si nous le trouvons hostile — c’est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l’instant c’est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d’herbe quand vous serez devenus brin d’herbe.
Ou alors laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu’il faut dans l’arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
Louis Calaferte : L’Homme vivant
Gallimard (collection L'Arpenteur), 1994
ISBN 2070740021
EAN13 / ISBN 9782070740024
3 commentaires:
Yes.
I have always said to my children that "bored" or "boring" comes from inside.
And did they understand right away, or did they need time? This may sound counterintuitive, when heard for the first time.
I came back to read this again.
I agree that the idea that "boring comes from inside" may be a hard-to-grasp teaching... My mother always said that we should learn to sit and do nothing. (A version of Pascal's saying.) Lol, kind of advanced for children! :)
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