mardi 12 juillet 2022

Un rêve déplacé

 C'est pas toujours très clair, quelle personne on est, dans les rêves.

Dans ce rêve-ci, je dois être quelqu'un d'autre que moi, car on m'a convoqué dans un lieu où j'ai vécu une partie de mon enfance et ce lieu est une sorte d'orphelinat... ou de pensionnat... ou de centre d'accueil pour personnes déplacées: oui, c'est plutôt ça, un centre d'accueil pour personnes déplacées: dans le passé du personnage rêvé que je suis cette nuit il doit y avoir eu une guerre, et il (je) a (ai) été séparé de sa (ma) famille (mais, comme il arrive souvent, le souvenir du début du rêve est flou, seules les dernières images sont nettes). Se pourrait-il que des fragments des récits, qui abondent ces temps-ci dans les media, au sujet de personnes déplacées, se soient faufilés dans mes rêves? Je suis convoqué comme témoin, à ce qu'il semble; mais qui m'a convoqué? Des magistrats, des enquêteurs d'une ONG, des cinéastes documentaristes? Des gens sérieux, ils ont plutôt l'air de fonctionnaires (ils emploient un langage très administratif); ils veulent savoir à quoi ressemblait la vie dans cet internat quand j'y vivais, des années plus tôt. Je ne parviens à donner que des réponses vagues; pour raviver mes souvenirs, on m'invite à visiter les bâtiments qui entourent une immense cour rectangulaire. Je parcours de grandes pièces qui se ressemblent toutes: grises, tristes, aux murs lépreux, et en effet mes souvenirs se précisent: les bâtiments n'étaient alors ni plus ni moins froids et décrépits qu'ils ne le sont aujourd'hui, ce qui a changé c'est que les pièces que je traverse sont à présent totalement vides de mobilier, mais je me souviens qu'au second étage se trouvaient les dortoirs - les lits de fer ont disparu - au premier les salles de classe - les pupitres, aussi, manquent.  Mais, en regardant par les fenêtres, je remarque, non sans surprise, que les salles du rez-de-chaussée sont encore équipées comme les salles d'une école, et qu'elles sont pleines d'enfants... je ne m'attendais pas à ce que le "centre" (il me semble qu'on l'appelait comme ça) soit encore en activité: je commençais, au contraire, à me douter que les questions qu'on m'a posées au début, bien que formulées de la façon la plus neutre possible, étaient orientées de façon à m'inciter à parler des événements qui ont eu pour conséquence  la fermeture du "centre"...  Quel est cet endroit, en réalité? Qu'est-ce qu'on y faisait de particulier?

Je me réveille sans que le personnage de mon rêve ait complètement retrouvé la mémoire.


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