vendredi 8 janvier 2021

All the way to normal and back

 

Longtemps, à chaque apparition de Trump dans les media, m'est revenu en mémoire, automatiquement, cette affiche de campagne du siècle dernier, qui montrait une photo de Richard Nixon faisant son plus beau sourire, avec cette légende légèrement perfide: "Achèteriez-vous une voiture d'occasion à cet homme?" ("Would you buy a used car from this man?")…
… et je ne pouvais m'empêcher de me demander "Non mais sérieusement, il existerait quelque part des gens qui achèteraient une voiture d'occasion à ce Trump? On pourrait même en trouver plusieurs millions? Sérieusement?"
Je ne me pose plus la question depuis que j'ai pris le temps, ces jours-ci (la curiosité était trop forte) de parcourir quelques sites pro-Trump. L'explication est simple: les gens qui le soutiennent sont encore beaucoup plus cinglés que lui, au point de le faire paraître presque normal.
Il est bon de se demander, de temps à autre, ce que "normal" peut bien vouloir dire.

 

Pendant ce temps, Éric Chevillard, toujours fasciné par les bizarreries du langage, se demande quelle réaction chimique improbable peut bien se produire si,  mû par la curiosité scientifique, on parvient à introduire les mots "Trump" et "humanisme" dans la même éprouvette:

Le trumpisme est un humanisme, hélas. Ce nom de trompette fanfaronne et néanmoins bouchée devrait être celui de l’espèce. Comme Trump, nous refusons d’admettre notre défaite, nous nous accrochons au pouvoir alors que nos décisions ont toujours été calamiteuses, pour ne pas dire criminelles, entachées d’abus de faiblesse et de prises illégales d’intérêts. Trump que nous sommes, nous ne reconnaissons pas l’échec complet de notre action, nous caressons l’idée d’un coup d’état encore, sur les mers et sur les forêts, après avoir réussi déjà l’exploit de faire de la banquise une terre brûlée. Au lieu de nous retirer, piteux, misérables, la trompe entre les pattes, dans les steppes les plus reculées, au fond des grottes, au lieu de laisser la place à de plus nobles bêtes. Tristes Trump que nous sommes…

 

 

2 commentaires:

loeildeschats a dit…

C'est peut-être l'inverse. Trump vous rachète une voiture (ou un pays) qui a déjà servi, et qui fonctionne, dans l'ensemble. Il vous vend une voiture (un pays, un régime...) qui n'a jamais servi, qu'on vient juste de construire selon une méthode paranoïaque (mais non critique, même Salvador Dali ne serait pas d'accord avec), qui ne répond à aucune norme connue, qui doit vous mener dans une autre dimension, le tout sans garantie du constructeur. Il y a 74 223 744 acheteurs. Trump joue un air de flûte, tous montent en voiture et le suivent jusqu'à Mar a Lago. Là, il les noie, au large de Palm Beach. Trump revient se faire payer, Biden refuse tout net en lui rétorquant "c'étaient vos propres paranoïaques, je ne vous ai rien demandé". Trump s'énerve, rejoue de la flûte... etc. (source : les Grimm brothers + Back to the future + Un jour sans fin, bref, un cauchemar paranoïaque-critique)

Ah, et j'aime beaucoup Thomas Ott :
https://1.bp.blogspot.com/-Reb_ScoCjNU/ThDfEl_9etI/AAAAAAAAAv8/DsWzhgypJTo/s1600/TheNumber3.jpg

Et bonne année Tororo, j'ai un peu de retard mais je constate que l'année 2021 est toujours là, dehors sous le réverbère au coin de la rue, me regardant d'un oeil glauque.

Tororo a dit…

Bonne année à vous, et multiples mercis!
Merci pour ces vœux de chat, qui pourront faire de l'usage, j'en suis sûr, car 2021 semble, en effet, être là encore pour un moment, attendant on ne sait pas trop quoi.
Merci pour le joli scan de Thomas Ott, je l'ajoute à ma collection! En effet chez Ott il n'y a rien à jeter.
Et merci mais non merci pour le cauchemar paranoïaque-non-critique: les cauchemars, je n'en achète plus d'occasion, même s'ils sont encore sous garantie, je me suis déjà fait avoir!