Interrompons un instant ce programme de recommandations de livres dont l'action ne se passe pas trop loin du cercle polaire pour aborder un sujet plus en rapport avec cet été incendiaire.
L'autre jour, en bouquinant, je suis tombé, sans l'avoir cherché, sur un texte de l'intemporel Roland Topor:
La liste est trop longue pour être énumérée en entier.
J'espère vous avoir convaincu. Car il convient d'agir sans tarder pour mettre un terme au scandale: les artistes mettent le monde à feu et à sang, il faut que cela cesse. Le remède est simple. Il suffit de nettoyer les murs de la caverne, de proscrire les dessins dans les journaux. Pour un monde propre, pour un monde juste, pour un monde nouveau, je vous en conjure, rétablissons l'inquisition! Luttons contre la sorcellerie. Contre les pouvoirs occultes. Mort aux envoûteurs.
Et pour commencer, brûlons le New York Times!
C'était dans Topor, l'homme élégant (un hommage à Topor publié par Les Cahiers de l'Humoir): la date à laquelle Topor a écrit ça n'était pas précisée. Le livre a un côté un peu fourre-tout, et les citations de Topor ne sont pas systématiquement sourcées; ça ne l'empêche pas d'être intéressant.
Dommage que je n'aie pas ouvert ce livre au mois de juin, j'aurais pu faire un billet collé à l'actualité.
En tout cas les têtes pensantes du New York Times (dès le mois de juin, donc) ont adopté le raisonnement de Topor (peut-être même ont-elles médité, auparavant, ses Cent bonnes raisons pour se suicider tout de suite?), et elles ont pris les devants en craquant elles-même l'allumette.