mardi 26 août 2014

Le dernier palier



Est-ce pour avoir parlé d’elle dans un de mes derniers billets?
Je viens de rêver de Lila, il y a longtemps que ça ne m’était pas arrivé.
Je gravissais l’escalier de la maison, à présent à l'abandon, où nous avons longtemps vécu ensemble, et soudain, sur le dernier palier,
elle était là.
Dressée sur son arrière-train, le cou tendu, le regard fixe, elle surveillait quelque chose d’invisible pour moi, quelque part sans doute au ras de la charpente, un insecte peut-être.

En arrivant à sa hauteur je l’ai saluée d’une caresse du bout du doigt sur  la nuque, elle y a répondu d’un infime roucoulement de bienvenue, mais sans relâcher sa vigilance; une attitude que, même s'il m'aurait été doux que l'instant de nos retrouvailles soit marqué par davantage d'effusions, je ne pouvais qu'approuver: quand une chose flotte au-dessus de notre tête, tourne et tourne, s'approche, s'éloigne, et peut-être, même, si nous avons de la chance, scintille une fraction de seconde quand elle croise un rayon de lumière, qu'avons-nous de mieux à faire que ne pas la quitter des yeux?


Quicquid nitet notandum.
Tout ce qui brille mérite d'être observé.
Sir William Herschel, 1738-1822



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