samedi 15 février 2014

Todos reyes, todos poetas



- Au temps de ma jeunesse, dit le Roi, j'ai navigué vers le Ponant. Dans une île, j'ai vu des lévriers d'argent qui mettaient à mort des sangliers d'or. Dans une autre, nous nous sommes nourris du seul parfum de pommes enchantées. Dans une autre, j'ai vu des murailles de feu. Dans la plus lointaine de toutes, un fleuve passant sous des voûtes traversait le ciel et ses eaux étaient sillonnées de poissons et de bateaux. 
Ce sont là des choses merveilleuses, mais on ne peut les comparer à ton poème, qui en quelque sorte les contient toutes. 
Quel sortilège te l'inspira?

- À l'aube, dit le poète, je me suis réveillé en prononçant des mots que d'abord je n'ai pas compris. 
Ces mots sont le poème. 



Le miroir et le masque
dans Le livre de sable, Gallimard 1978 
traduction de Françoise-Marie Rosset



Vous vous dites sûrement, 
lecteurs perspicaces et attentifs à l'actualité, que ce billet doit avoir été inspiré par
un de ceux dans lesquels le sage Phersv a entrepris 
de nous rappeler le passé de la grande île de Prydain 
(voir son billet du 7 février et les suivants), 
patrie de hardis navigateurs et de bardes à la voix puissante.

Sans doute, mais pas seulement;  
avez-vous remarqué, aventureux lecteurs, 
que Todos reyes, todos poetas est le nom que 
Juan Diaz Canales, le scénariste de l'excellente série Blacksad
a choisi pour son blog.   
C'est en espagnol, mais quoi, personne n'est parfait. 
Peut-on reprocher quoi que ce soit à quelqu'un qui dessine 
d'aussi fervents hommages à Muñoz et à Sampayo?

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