En regardant les esquisses de Villard de Honnecourt dans ce billet, une amie m'a fait remarquer, avec beaucoup de pertinence, la nette ressemblance entre les contours du portrait de Pangur Bán et ceux, juste à côté, du labyrinthe.
Vous l'avez sûrement déjà constaté par vous-même: lorsque vous craignez de devoir affronter les pièges d'un labyrinthe d'une sorte ou d'une autre (et singulièrement de celui que, quelque part, mentionne Borges, qui est constitué d'une seule ligne et qui n'offre pas la possibilité de faire demi-tour) vous faire accompagner d'un chat est une précaution des plus utiles.
Nul doute que Villard ait voulu placer dans son carnet un mémento sur l'usage qu'en tant qu'expert en labyrinthes il savait faire de son chat comme carte vivante; le procédé est simple: suivez du bout du doigt le chemin qui va du bout du nez de votre compagnon au bout de sa queue, sans vous égarer ni à droite ni à gauche ni surtout revenir en arrière, ça vous aidera à vous souvenir que tous les faux-semblants imaginés par l'architecte ne servent qu'à dissimuler l'unique règle de la circulation labyrinthique, si simple qu'on peut facilement être tenté de l'oublier. Répétez aussi longtemps que vous ressentirez le besoin de recevoir l'approbation de votre collaborateur (et quand il descendra de vos genoux d'un air blasé, il vous fournira encore une autre indication, également très utile: il est temps d'arrêter de jouer à Pac-Man, et de commencer quelque chose de plus sérieux, comme dessiner une écrevisse ou un papillon).
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