mardi 20 octobre 2009
Racontons-nous un dessin de Sempé!
Une salle de réunion. Une table elliptique prévue pour deux cents personnes. Des fauteuils de cuir au design si savant qu'il les fait ressembler à des téléphones, à des rasoirs ou à des râpes à cors. Trois petits hommes au long nez, au menton fuyant et au front dégarni - lunettes d'écaille, costume trois pièces, pochette, cravate. Ils ont jailli de leur fauteuil dans la chaleur du débat, ils se dandinent, ils gesticulent, ils invectivent: si l'image n'était en noir et blanc, on pourrait vérifier qu'ils sont tout rouges; et on pourrait constater que tous leurs poils sont hérissés, s'ils avaient permis à leur système pileux aucune autre fantaisie qu'une petite moustache en brosse - plus timides en cela que leurs prédécesseurs, bâtisseurs d'empire qui ne craignaient d'arborer ni les côtelettes à la Gladstone, ni l'impériale à la Badinguet, ni les moustaches à la Bismarck. Ils sont présents aussi, d'ailleurs, ces illustres devanciers - dans des cadres tarabiscotés, aux mesures de l'immense salle dont ils frôlent le plafond; ils froncent les sourcils par-dessus leurs lorgnons, pincent les lèvres par-dessus leur faux col, crispent leurs poings aux entournures de leurs gilets brodés: empêchés par le vernis enfumé d'intervenir dans le débat, ils doivent se contenter d'écraser d'une désapprobation muette le chahut de cour de récré que font leurs successeurs.
Et, en italiques sous l'image (vous vous y attendiez), la légende nous apprend ce qu'ils se disent:
"Non, Monsieur! NON, MONSIEUR! Un dessin de Sempé, ça ne se RACONTE pas!"
Note pour les internautes du futur qui se demanderont quelles fées carabosses ont bien pu présider à la naissance de ce billet: en l'honneur du nouvel album du maître, Sempé à New-York / Cent dessins pour Le New-Yorker, tout juste arrivé dans les librairies, trois jours durant, tout le monde des media y est allé, avec plus ou moins de talent, de son racontage de dessin de Sempé...
Pourquoi n'aurais-je pas pris ma part du fun, en vous racontant un Sempé imaginaire?...
Et, en italiques sous l'image (vous vous y attendiez), la légende nous apprend ce qu'ils se disent:
"Non, Monsieur! NON, MONSIEUR! Un dessin de Sempé, ça ne se RACONTE pas!"
Note pour les internautes du futur qui se demanderont quelles fées carabosses ont bien pu présider à la naissance de ce billet: en l'honneur du nouvel album du maître, Sempé à New-York / Cent dessins pour Le New-Yorker, tout juste arrivé dans les librairies, trois jours durant, tout le monde des media y est allé, avec plus ou moins de talent, de son racontage de dessin de Sempé...
Pourquoi n'aurais-je pas pris ma part du fun, en vous racontant un Sempé imaginaire?...
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2 commentaires:
Moi, j'ai loupé les commentaires médiatiques. Mais il n'est pas un peu décevant ce bouquin ?
La médiatisation n'a pas duré bien longtemps, en fin de compte...
Quant au bouquin, c'est du Sempé, et, médiatisé ou pas, Sempé c'est toujours Sempé! :-)
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