vendredi 31 janvier 2025

Broken English

 La compétition pour le titre de Mois le plus Triste de l'Année est-elle ouverte, pour que Janvier se démène ainsi à nous priver de ce qui va nous manquer? Cette fois c'est Marianne Faithfull.

Elle était fatiguée. Quand je l'avais vue sur scène pour la dernière fois lors de sa tournée européenne de 2011, elle l'était déjà, mais elle chantait quand même. Maintenant elle ne chantait plus, mais on était contents de pouvoir l'imaginer tranquille auprès d'un bon feu. Qu'adviendra-t-il du feu?

Marianne Faithfull 1946 - éternité

 

mardi 28 janvier 2025

A Barrel of Laughs, a Vale of Tears, and a ghost writer

Il est affamé, ce mois de Janvier.
À cause de lui nous n'avons plus de Gabriel Yacoub (de Malicorne) pour nous faire danser au son de l'épinette, de Jules Feiffer (de Mad, du NewYorker et d'un peu partout) pour nous faire rire de choses qui pourraient nous donner envie de pleurer, et de Bertrand Blier (du cinéma et de papa) pour nous tendre des mouchoirs (au cas où les deux autres n'auraient pas réussi à nous égayer).
Jean-François Kahn - ultime pirouette - a créé une dernière fois l'événement, en mourant un jeudi. Et ça ne suffisait pas à Janvier: Henri-Fréderic Blanc, le plus Marseillais de mes écrivains préférés, m'a fendu le cœur. Henri, j'ai le cœur fendu par toi. Alors, alors nous jouons plus alors? Ne crois pas t'en tirer comme ça, je parlerai encore de tes livres. Pourquoi pas du Discours de réception du Diable à l'Académie Française? Un peu de publicité pour tes talents de ghost writer, ça ne peut pas faire de mal à ta carrière posthume - parce que même devenu ghost pour de bon, je n'arrive pas à t'imaginer posant ta plume. 

Gabriel Yacoub 1952-2025
Jules Feiffer 1929–2025
Bertrand  Blier 1939-2025
Jean-François Kahn 1938-2025
Henri-Fréderic Blanc 1954-2025

 

 Au cas où le titre de ce billet vous laisserait perplexe: il emprunte à celui d'un recueil de Feiffer:   A Barrel of Laughs, a Vale of Tears (1996) 


jeudi 23 janvier 2025

Partons vers l'été avec Tove Jansson

 Que l'actualité est sombre, ou pour le moins morose. Si nous sombrions dans la morosité, nous risquerions de négliger nos bonnes résolutions du premier de l'an. Essayons de grappiller ici et là quelques bonnes nouvelles. Ah, en voilà une: Le livre d'un été, de Tove Jansson (l'amie des trolls petits et grands et des My petite et grande), a été adapté au cinéma par Charlie McDowell. Tourné en Finlande, naturellement, il n'est pour le moment encore programmé que dans les salles finlandaises; mais (soyons positifs!) tôt ou tard, on pourra le voir chez nous, non? Glenn Close y joue le rôle de la grand'mère, ça ne nous rajeunit pas (et quand on pense que Moumine le petit troll a fêté ses soixante-dix-sept ans ça ne nous rajeunit pas non plus). Pour vous faire patienter, il faudra que je vous parle de ce livre (Sommarboken, 1972) et de L'Art de voyager léger, et des autres livres de Tove Jansson (plusieurs des aventures des Moumines ont eu droit à une nouvelle édition en français ces dernières années!), ils le méritent bien.

 

samedi 18 janvier 2025

Marche avec moi

 Qu'un rideau rouge se referme sur la Californie, nous empêchant de retourner sur nos pas vers Mulholland Drive, on ne le savait pas mais c'était un avertissement.
Et puis c'est arrivé: le prince Écran Noir, qui, une heure après avoir appris la nouvelle, s'avouait "encore sonné", puis Edwin Turner et un peu plus tard John Coulthart disaient la même chose, it is happening again ; un peu sonné moi aussi, j'ai vérifié un peu partout - sa page Wikipedia, sous l'avertissement habituel de "ne pas parler de lui au passé", m'a appris que son style "est parfois qualifié de lynchien" (merci Wikipedia) - et partout on le confirmait: David Lynch a pris le même chemin qu'Angelo Badalamenti, Julee Cruise, Catherine Coulson... sans doute ont-ils rendez-vous quelque part, mais personne n'a su me dire où.

David Lynch 1946 – 2025 

 

lundi 13 janvier 2025

C'est un monde fluctuant

Même les Grands Méchants les plus respectueux du cahier des charges des Grands Méchants, les croquemitaines aux grimaces les plus hideuses, les Tranchemontagnes aux postures les plus provocantes, les batteurs d'estrade aux gesticulations les plus outrées... ont une date limite de consommation, après laquelle la motivation qu'on pouvait avoir pour les détester tombe à presque rien.
Margaret Thatcher a eu la chance de partir alors que le souvenir de ses vilenies était encore tout frais dans les mémoires, et son départ a été salué par des rondes et des farandoles dans les rues, aux cris de "Elle est morte la sorcière! La méchante sorcière est morte!"...
Mais la mort de celui auquel je pense, sa date de fraîcheur périmée depuis longtemps... les libations versées place de la République étaient tout juste tièdes, je dois avouer que je m'en suis désintéressé, et j'ai l'impression que je ne suis pas le seul. Pas vous?


Celui qui nous manquera vraiment, à nous habitants du monde flottant, c'est Michetz

 

Choses qui flottent, dessinées par Michetz

Qui accompagnera désormais les errances des rônins? Qui fixera sur le papier le profil des geishas? Vidons nos coupes de saké en son honneur. 

Marc Michetz, 1951-2025

Illustration © Michetz

vendredi 10 janvier 2025

Peanuts

 J'espère que vous avez passé une bonne année 2024.

J'espère que vous avez, pour 2025, des projets qui contribueront à en faire une bonne année (c'est la seule recette qu'on connaisse pour faire qu'elle soit bonne; alors soyez créatifs!)
 
Charles Schulz, qui d'autre?