Il y a quelques jours, j'ai dû, sur ordre de la Faculté, porter un holter tensionnel (un MAPA) pendant vingt-quatre heures. Ce n'était désagréable que lorsque le brassard de l'engin, toutes les quelque dix minutes, me serrait le biceps à le broyer, en émettant de petits sifflements; mais dans ces moments-là, c'était vraiment désagréable, aussi je voyais approcher l'heure de me coucher avec appréhension, pensant que l'indiscrète mécanique me tiendrait éveillé, ou au moins perturberait mon sommeil. Vaine crainte: comme de coutume, je me suis endormi sitôt la tête posée sur l'oreiller, et j'ai dormi comme un bébé. Au réveil, me restait l'image d'un chat, gris très foncé - pas noir, mais pas non plus du gris argenté des chartreux - sauf la queue, marquée tout du long d'anneaux de ce bleu électrique particulier à certains papillons exotiques.
Bien que paré d'attributs si distinctement oniriques, le chat se contenta de me regarder sortir du rêve, ni plus ni moins énigmatique que les chats de plein jour.
Quant au holter, il continua ses manigances jusqu'au terme prévu, comme si de rien n'était.
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