Éveillé trop brutalement ce matin, je n'ai gardé qu'un souvenir imprécis du rêve que je faisais à ce moment: pour je ne sais plus quelle raison, j'y demandais à des gens (je ne sais plus qui) de poser (pour des photos) devant des fenêtres.
Peut-être ce rêve m'a-t-il été inspiré par la lecture, la veille, d'un article de Peter Bradshaw dans le Guardian sur le film de Terence Davies romançant la vie d'Emily Dickinson? Les images, privées de contexte, qui me sont restées de mon rêve ressemblaient beaucoup, vraiment beaucoup, à celles-ci, publiées dans le Guardian:
Cynthia Nixon dans A Quiet Passion |
Emma Bell dans A Quiet Passion |
Lesquelles ont à leur tour éveillé le souvenir de tableaux de Vilhelm Hammershøi:
Vilhelm Hammershøi, Les grandes fenêtres (1913) |
"Painterly" est un des adjectifs que Peter Bradshaw emploie pour parler de ce film: on comprend pourquoi. Sa chronique est plutôt positive: il dit grand bien de la distribution (ce seront successivement Emma Bell puis Cynthia Nixon qui incarneront Emily Dickinson à différentes époques de sa vie). Pourquoi pas?
J'attends impatiemment de voir ce film, avec, tout de même, un peu d'inquiétude.
J'ai bien aimé les austères premiers films, autobiographiques et fauchés, que Terence Davies tourna il y a déjà un bon quart de siècle; plus récemment, il a réalisé quelques-uns de ces "films en costumes" auxquels ne manque pas un bouton de col, genre dont ses compatriotes se sont fait une spécialité.
Alors, que craindre? Si on ne se fiait qu'à la bande-annonce, on pourrait s'attendre à une bluette touristique du style Le Massachusetts, Terre de Contrastes, ce qui serait un moindre mal; mais qui sait si derrière cette façade rassurante ne se cache pas Un Embaumement de première classe pour Emily Dickinson? (sur IMDB, un spectateur qui a vu le film en avant-première fait part, en termes peu amènes, de sa déception, stigmatisant, en particulier, une séquence en grisaille dans laquelle Emily serait conduite au cimetière dans un sinistre corbillard qui aurait sa place dans un film de la Hammer, alors qu'il est notoire que la poétesse insista pour que son cercueil - blanc - fût porté à travers champs sur les épaules de ses amis: parmi les inexactitudes qu'il épingle, certaines, dont celle-ci, pourraient faire contresens). Ou, plus spécieux encore, La Malédiction de la Momie d'Emily Dickinson?
Le film sortira en France dans un mois. On verra bien.
Je vous dois cependant un aveu: j'aime tellement Emily Dickinson que si un jour les Américains - ils en seraient bien capables - nous proposaient un Emily Dickinson, Vampire Hunter, j'irais le voir, pour le principe.
5 commentaires:
We visited Emily Dickinson's home a year or two, while the film was still in production. I gather that much of it was shot in Belgium, but some shooting was done at the actual home. The filmmakers had wanted to spruce up the gardens a bit, and when we were there some of the rose bushes they had used during filming were for sale. One of them is now growing in our back yard, and doing well.
Emily would certainly be delighted to learn that the Bee, the Butterfly, the Bird and the Breeze are not anymore the only ones caring for the little Rose, and that a dedicated Gardener is now tending to it!
Bonjour Tororo, je pense que j'irais voir ce film rien que parce que le réalisateur est Terence Davies, un réalisateur atypique qui ne me laisse pas indifférente. J'ai aimé ou détesté certains de ses films. Bonne après-midi.
Moi aussi, je me demande ce que Terence Davies aura fait d'un scénario qui semble (au vu de la bande-annonce) assez classique... ça m'intrigue!
Bonne soirée Dasola.
Davies & Dickinson... J'en ai des fourmillements d'impatience... Ca semble être dans la veine House of Mirth/Sunset Song plutôt que dans celle du cycle de Liverpool, mais j'ai beaucoup aimé House of Mirth. Merci d l'info pour le trailer et le Guardian
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