lundi 12 septembre 2016

Avec Maurice Pons, découvrons de nouvelles étoiles dans la nuit d'été




C'est plus tard, beaucoup plus tard, qu'on découvrit dans la neuvième constellation de la nébuleuse Aktar une nouvelle étoile que les astrologues  baptisèrent - allez savoir pourquoi? - Tchitché Alpha.
Maurice Pons, L'œil du chat
Le Dilettante, 2006

Dans la nouvelle L'œil du chat,  qui se passe dans un lointain futur  (ou peut-être pas), il est question d'un œil, d'une créature qui est peut-être un chat (ou peut-être pas) et d'une étoile nouvelle. En l'absence (provisoire?) d'étoile Tchitché Alpha dans notre ciel, je vous montre une étoile qui en ce moment passionne nos astrologues: Alpha du Centaure.


Maurice Pons n'était pas homme à encombrer inutilement les rayons des librairies: une vingtaine d'ouvrages en cinquante ans (auxquels il faut ajouter quelques traductions mémorables): il ne lui en a pas fallu davantage pour laisser dans la mémoire de ses lecteurs une impression ineffaçable. Des nouvelles, des romans brefs (des novellas comme disent les anglophones), et un roman différent, qui se singularise en prenant tout son temps pour installer un climat décidément néfaste à toute présence humaine: Les Saisons.
Son dernier recueil publié: Délicieuses frayeurs, paru en 2006, réunit des nouvelles écrites pendant une période assez longue (la plus ancienne est une sorte de premier jet du roman Les Saisons, la plus récente du début de ce siècle) mais qui ont la même saveur que celles de son premier recueil, Virginales (1955). Parmi ces nouvelles, qui comme celles des recueils précédents se rattachent au genre du conte cruel porté sur les fonts baptismaux par Villiers de L'Isle-Adam, il en est une, L'œil du chat, qui se rattache de façon assez surprenante à la weird fiction - si vous vous demandez ce que c'est, regardez dans le blogroll, il y a un site (appelé Weird Fiction Review, n'est-ce pas étrange?) qui s'évertue à  définir les contours de ce genre.
Et ce n'est pas si facile: le conte cruel, c'est simple, il faut que ce soit cruel (peu importe qu'il soit question d'un faux pas dans une soirée mondaine ou d'une orgie cannibale), la seule chose que le conteur doit s'interdire, c'est de laisser une porte de sortie à ses personnages.
Dans la weird fiction, c'est le lecteur que le conteur attire dans un piège, puis taquine à travers les barreaux: à la dernière ligne, il faut que le doute subsiste: l'investigateur a-t-il vu juste, ou s'est-il trompé sur toute la ligne? parmi les protagonistes, y en avait-il de gentils? de méchants? et si oui, lesquels? l'histoire appartient-elle au passé, au présent, au futur? la conclusion est-elle joyeuse ou amère? en un mot, qu'est-ce qu'on vient de lire?


2 commentaires:

loeildeschats a dit…

Ha oui, elle pourrait exister mais si ça se trouve ce serait une nébuleuse

Tororo a dit…

Miaooouuu!!! Ça c'est de la belle nébuleuse! Merci pour ce lien!
Et merci de garder toujours un œil (au moins) sur les étoiles.