(quoi, vous voulez savoir si j'avais sur moi un petit paquet que j'aurais voulu voir disparaître? Vous êtes bien curieux)
vendredi 24 janvier 2014
Mais le spectacle est permanent
La rue Saint-Séverin, j'y suis passé l'autre jour.
Ce n'est plus tout à fait la rue Saint-Séverin de Marcel Béalu.
Le passage étroit photographié par Eugène Atget (son nom officiel est "Impasse Salambrière"), à présent, on ne peut plus l'emprunter (que ce soit pour rejoindre la réalité ou pour s'en éloigner) que si on a une clé: un coquet portail de bois verni a remplacé sa grille figée par la rouille. Le cafetier et le coiffeur, ce sont des marchands de souvenirs qui les ont remplacés.
La grille de "l'autre côté de la rue", elle, elle est toujours là,
avec ses barreaux en troncs de forêt vierge miniature.
Mais le trou? Qu'ont-ils fait du trou? Est-ce d'avoir été trop longuement dépeint par Marcel Béalu qui l'a rendu irréel? Les gens se sont-ils, comme il le craignait, mis à dire qu'il l'avait inventé, dès lors qu'il l'a "écrit dans une histoire"?
Ou bien est-il toujours là, a-t-il seulement été,
comme l'entrée de l'impasse, rhabillé
à la mode d'aujourd'hui?
Les promeneurs hâtifs qui passent par là, à présent, comment se débarrassent-ils de leurs petits paquets disparates?
(quoi, vous voulez savoir si j'avais sur moi un petit paquet que j'aurais voulu voir disparaître? Vous êtes bien curieux)
(quoi, vous voulez savoir si j'avais sur moi un petit paquet que j'aurais voulu voir disparaître? Vous êtes bien curieux)
Il y avait pourtant une chose qui aurait pu, à un passant qui aurait connu le livre de Marcel Béalu, rappeler cette page où il parle d'une rue qui lui allait bien.
Dans la rue, il y avait un vieil homme.
Il marchait à petits pas rigides, il chantait pour lui-même.
Et peut-être, à bien y réfléchir,
n'était-il pas si vieux.
Photos: R. B.
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