Oh que je voudrais qu'il pleuve des bonnes nouvelles, pour que nous puissions nous en réjouir ensemble, chers visiteurs! Mais en ce moment il ne pleut que de l'eau, avec la semaine dernière quelques grêlons en prime. En cherchant bien, j'ai pourtant trouvé quelque chose qui ressemble un peu à une bonne nouvelle. Vous vous en souvenez peut-être: en faisant il ya trois ans l'éloge d'Alasdair Gray, j'avais mentionné (trop brièvement) un de ses romans, court mais foisonnant: Pauvres Créatures (Poor Things) dans lequel il revisitait, avec l'irrévérence qui était sa marque de fabrique, le mythe du Prométhée moderne. Un livre que je ne pensais pas voir un jour adapté à l'écran, en raison de sa structure: deux rapports, l'un long et sinueux, l'autre bref et incisif (et, de plus, ils sont contradictoires), sur les mêmes événements; tirer des deux une continuité cinématographique? ça semblait un pari hasardeux. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler*; car contre toute attente le roman vient d'être adapté, et pas par n'importe qui: par Yorgos Lanthimos, qui n'est guère plus respectueux des règles du cinéma mainstream que Gray ne l'est de celles de la littérature blanche. Alors, le résultat pourrait bien être intéressant. Je suis curieux de voir (le film n'est pas encore sorti du côté de chez moi) comment Lanthimos s'y est pris pour insuffler vie à ce drôle de bébé! Ce n'est sans doute pas le genre de film qui reste longtemps à l'affiche: je vous conseille donc de guetter son passage.
*À vrai dire, je me demande si le titre que j'ai choisi pour ce billet, "On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a", ne me rend pas, déjà, coupable de spoiler? C'est quasiment le résumé du livre!