jeudi 10 avril 2014

Masques



J’étais sorti faire prendre l’air un moment à mon masque de lance. Quand je rentre, je croise mon voisin de palier qui revient lui aussi, justement, de la promenade hygiénique de son masque de maremme de Naubant.
Comme à l’ordinaire, nous n’échangeons qu’un rapide salut.
Mais il s’attarde sur le pas de sa porte, je m’en aperçois au moment où je referme la mienne, car il a du mal à faire rentrer la petite chose* espiègle qui voudrait bien ressortir,  essayant de passer entre ses jambes, griffant le plancher, poussant de petits cris: elle a dû trouver la promenade bien courte, car, contrairement à mon masque de lance, casanier et un peu timide, tous les masques de maremme de Naubant - je l’ai souvent entendu dire - ont besoin de beaucoup d’exercice.

Sans doute le manque d’affinités entre mon voisin et moi est-il reflété par - entre bien d'autres choses - le choix de nos masques.


*dans ce rêve, la chose appelée masque de lance était un objet blanc et anguleux que je tenais à la main, le masque de maremme, au contraire, était une petite créature à la nature incertaine et aux contours imprécis, tenant du chat, du blaireau et du furet.

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