jeudi 8 novembre 2012

Des pieds nickelés


Drôle de trame pour ce rêve fait au temps de la rentrée universitaire (on dirait bien que le souvenir de la rentrée des classes nous traumatise pour toute la vie): nous devions absolument, Jean-Louis* et moi, nous emparer d'un certain document dans le bureau du recteur de l'établissement dont nous étions élèves. 
C'était le soir, mais les bureaux étaient encore pleins de gens qui travaillaient - en particulier, le redoutable recteur. 
Une soudaine intuition me dictait que nous passerions inaperçus si nous nous comportions comme si nous faisions partie de l'équipe de nettoyage - et ça marchait: nous devenions invisibles pour les membres du personnel administratif, qui, soupçonneux un instant auparavant, évitaient soigneusement de nous regarder dès lors que nous vidions les corbeilles à papier et que nous astiquions les bureaux (plus tard, éveillé, je me souvins que l'intrigue d'une nouvelle policière de Chesterton avait pour principal ressort cette sorte d'invisibilité induite). 
Nous nous étions séparés, Jean-Louis et moi: il avait pénétré dans l'antre du monstre, profitant d'une absence qui risquait d'être de courte durée; j'étais resté dans un couloir, pour faire diversion et donner l'alerte en cas de nécessité. 
Sur une des chaises alignées contre un mur, quelqu'un était assis: c'était Jean-Mi*, un de nos camarades, un garçon timide et totalement étranger à notre entreprise. Je me doutais de la raison de sa présence (il avait présenté sa candidature à une offre de stage, ou quelque chose de ce genre): aussi, pour donner le change, je m'asseyais à côté de lui sans rien dire. Pas de réaction de sa part: il devait être paralysé par l'inquiétude. 
Du bout du couloir une vieille dame venait vers nous: c'était une des directrices administratives, connue pour sa bienveillance. Hé bien, félicitations, disait-elle à Jean-Mi: votre candidature est acceptée. Tout à son soulagement, Jean-Mi ne réagissait pas à la plaisanterie risquée que je faisais pour saluer la bonne nouvelle; puis, d'un air complice, j'expliquais que j'étais venu "soutenir" mon camarade, à la charmante vieille dame, derrière le dos de qui, à ce moment-là, surgissait Jean-Louis, triomphant. Apparemment, nous avions réussi…

*Jean-Louis et Jean-Mi étant des gens qui existent pour de bon dans la vraie vie, leurs noms ont été adroitement déguisés pour qu'ils ne soient pas trop gênés de voit révélée au public cette embarrassante circonstance: qu'ils font des apparitions dans mes rêves. 

Aucun commentaire: